La guerre au Yémen est une plaie dans notre chair…

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La guerre au Yémen est une plaie dans notre chair... Il est réconfortant de voir que ce constat peut être fait dans ces termes précis par d'autres que nous, sous d'autres cieux, car cela veut dire que nous ne sommes pas seuls et que des possibilités d'action commune existent.

Dénoncer les puissances guerrières qui attisent le conflit de différentes manières, en demeurant à l'abri de la désolation qui frappe les populations sur le terrain, cela est bien sûr nécessaire et salutaire. Mais est-ce suffisant ?

Il ne faut pas oublier qu'une des raisons au moins de la guerre dans ce pays, c'est que la composante chiite du spectre politique ne s'est pas reconnue dans l'expérience démocratique qui a été amorcée suite à la chute du régime de Ali Abdallah Salah en 2011. Ce qui s'est traduit par une tentative de confiscation du pouvoir au motif invoqué que la "révolution" serait téléguidée par "Satan" (l'Occident)…

Il me semble que le problème au Yémen, au-delà de ses drames insupportables, au-delà des armes qui continuent de semer la mort et de la famine qui sévit dans les villages, c'est d'abord celui de la coexistence entre chiites et sunnites dans le cadre d'un pays post-dictature... C'est donc celui de la paix à instaurer au sein de la maison Islam.

Le dénouement est tributaire d'une révolution théologique, qui aurait des retombées très larges, bien au-delà du Yémen : en Irak, au Liban, en Syrie, en Arabie saoudite, à Bahreïn et à vrai dire dans tout le monde arabe... Partout cette paix, quand elle existe, est fragile, subsistant moyennant des dispositifs politiques complexes…

Il faudrait que nos amis "progressistes", laissant de côté leurs présupposés positivistes sur la nature - obsolète - de la pensée religieuse, envisagent au moins l'hypothèse d'une modernité possible à laquelle contribueraient des théologies débarrassées de leur esprit querelleur et soucieuses de redonner un sens nouveau aux traditions qu'elles représentent…

Car il y a aussi des carcans intellectuels qui sont ceux de nos élites, qu'elles soient de droite ou de gauche. Si demeurer prisonniers de ces carcans nous empêchait d'agir, alors il serait juste de dire que nous n'avons pas pris la part qui nous revient dans l'effort visant à mettre fin au drame : celui du Yémen comme, plus largement, celui du monde arabe et musulman du point de vue de la gestion de sa propre diversité.

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