Tunisie, Référendum : l'abstention n'est pas désertion : elle est résistance

Dans des conditions normales du fonctionnement de la démocratie, il est bien vrai que l'abstention est une désertion, et qu'elle permet de donner un avantage à des gens que le sens du devoir politique nous enjoint au contraire de combattre... Ne pas mettre sa voix sur la balance, c'est donner plus de poids à celle des concurrents dont on est en droit de redouter l'emprise sur le pays dans l'avenir.

Le problème est que nous ne sommes pas dans ces conditions normales. Rien de ce qui se passe autour et en préparation du vote auquel nous sommes conviés ne respecte les règles. Tout relève de la logique du viol.

Dans ce cas, l'abstention n'est pas désertion : elle est résistance. Elle est refus en bloc et de l'opération de vote et de la confiscation de pouvoir qui lui sert de tremplin.

L'arithmétique des bulletins que nous rappellent certaines voix prétendument alertes n'a aucun sens ici. Ou plutôt si : elle a celui d'accepter implicitement, de dire "oui" à tout ce qui n'est pas la "Constitution" proposée au référendum, à tous les actes de spoliation que la jeune démocratie tunisienne a eu à subir avant d'en arriver à cette parodie de référendum. Le non au texte est un oui à tout le reste !

Nous n'avons pas à prendre part à ce que nous rejetons par principe, et que nous rejetons parce qu'il n'a de la démocratie que la contrefaçon grimaçante et hideuse.

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