A propos des islamistes et du besoin de les affaiblir plutôt que de les exclure : mon opinion !

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Les affaiblir en devenant soi-même plus fort et plus confiant en ses propres moyens, oui. Mais les affaiblir parce qu'on n'est pas capables de les battre au jeu démocratique, non : c'est la porte ouverte à des actions insidieuses qui nous feraient affaiblir le jeu démocratique lui-même en voulant affaiblir un de ses protagonistes. Et c'est ce qui s'est passé depuis l'époque de Bourguiba et qui nous a poussés vers la dictature.

Mais il y a une autre option, si on est prêts à se libérer de l'essentialisme et des conceptions figées : aider les islamistes à se transformer au contact du jeu démocratique !

Je crois en fait que nous y sommes condamnés, et que ce n'est pas forcément une mauvaise nouvelle. Même si nous allons subir, pendant longtemps encore, les cris d'épouvante de tous ceux pour qui c'est forcément une mauvaise nouvelle. Parce qu'ainsi le veut une certaine indigence en matière de paradigmes.

Le propos concerne le respect du jeu démocratique : je n'ai pas vu de manquements majeurs et je crois bien que, à l'échelle internationale, les observateurs de l'expérience politique tunisienne n'ont rien relevé d'inquiétant. Pour ce qui est de la dangerosité dont parlent certains, les islamistes n'en ont pas l'exclusivité : les atteintes aux droits fondamentaux, la torture, la corruption, l'exclusion… ne sont pas des choses qu'on peut se permettre d'oublier facilement.

Les islamistes peuvent s'adapter et changer. Il n'y a pas de relation d'exclusion entre ces deux possibilités. Et le constater n'est pas affaire de boule de cristal. Cela dit, si on estime que le changement qu'ils montrent dans leur conduite est illusoire ou artificiel, il faut aussi savoir s'appliquer à soi-même la même rigueur suspicieuse : sommes-nous capables pour notre part de changer de regard ? Ou ce regard reste-t-il accroché à une représentation figée des choses ? N'est-ce pas là une condition de l'équité intellectuelle ?

D'autre part, est-ce qu'il n'y a pas un enjeu réel pour l'islam aujourd'hui à apporter la preuve qu'il peut se rendre compatible avec la démocratie ?

La difficulté vient du fait que les acteurs politiques en présence n'arrivent pas à reprendre à leur compte une révolution qui inclut dans ses aspirations le fait de réinventer la Tunisie sans exclure personne… Nous sommes comme ce scorpion du conte chinois, qui ne peut s'empêcher de piquer, même quand il s'agit de la grenouille qui lui fait traverser la rivière sur son dos.

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