En naviguant sur le net j'ai dû observer qu'en ce début d’année 2025, une mue subtile s’opère dans les chancelleries européennes. De l’Espagne à la Norvège, en passant par la France et l’Italie, émerge un engagement plus marqué en faveur de la cause palestinienne, reconnaissances symboliques, condamnations des frappes israéliennes à Gaza, distances prises avec Washington… autant de gestes qui pourraient passer pour un retour des idéaux humanistes européen, remontant peut-être à Proudhon. Mais cette moralité affichée masque peut-être des calculs plus pragmatiques.
A l’approche d’élections cruciales : législatives en Norvège, présidentielles en Irlande ou en Pologne, les partis progressistes européens cherchent à se démarquer des droites populistes, souvent proches de Trump ou Netanyahu. Le rejet de ces figures devient un étendard mobilisateur, notamment pour une jeunesse cosmopolite avide de justice globale.
Ce repositionnement s’inscrit aussi dans un monde de plus en plus fragmenté, entre tensions économiques, blocs géostratégiques, crise ukrainienne et rivalités sino-américaines, l’Europe redéfinit ses alliances. Sa quête d’autonomie brouille ses liens traditionnels avec les USA.
Pourtant, ce virage n’est pas sans conséquences. Il attise les divisions dans un monde arabe déjà fracturé, où certains États y voient une opportunité, d’un contrepoids à l’hégémonie israélo-américaine. Preuve que derrière ses grands principes, l’Europe révèle autant ses ambitions que ses contradictions.
Reste que les peuples arabes ne sauraient s’en remettre à ces logiques étrangères, électorales ou stratégiques. Leur avenir doit être écrit par eux-mêmes, loin des influences intéressées des puissances. Dans ce monde en recomposition, la véritable émancipation viendra de l’intérieur.