''Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt''

Dans le contexte tunisien post 2011, caractérisé par une mobilisation citoyenne intense mais une fragmentation de l’espace public, le rôle de l’élite (intellectuelle, scientifique et politique) se définit normativement comme celui d’interprète et de médiateur du savoir collectif.

Inspiré par Dewey et Habermas, ce rôle consiste à traduire les enjeux complexes en arguments compréhensibles et partagés, afin de structurer un débat public rationnel.

Bourdieu rappelle cependant que cette fonction ne peut être remplie que si l’élite exerce son capital culturel pour éclairer, et non pour dominer symboliquement. Lippmann souligne la nécessité de guides légitimes face à la surabondance d’informations et à la rationalité limitée des citoyens.

Dans ce cadre, le proverbe ''Quand le sage montre la lune, l’idiot regarde le doigt'' illustre le défi central face à certains qui détournent souvent leur attention vers les détails ou les formes superficielles, ou même tenter de toucher à la réputation des intervenants, par handicap intellectuel ou de défaut de s'inscrire effectivement dans le progrès.

Sartre, quant à lui, amplifie cette idée en disant que 'même ''un double soleil'' ne suffit pas à illuminer ceux qui refusent ou sont incapables de percevoir le sens profond.

La responsabilité normative de l’élite tunisienne est donc double :

(1) Produire de la lumière analytique et

(2) créer les conditions institutionnelles, médiatiques et pédagogiques permettant à cette lumière d’être effectivement reçue et comprise.

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