La Tunisie sur un chemin escarpé, au su de l’Elite intellectuelle…

Je demanderais aux historiens d’indiquer une seule phase de l'histoire contemporaine ou ancienne où les Tunisiens se sont impliqués majoritairement et volontairement dans des événements fatidiques depuis l'incursion barbare des Romains à Carthage. Cela dit, les changements structurels et durables, mais les plus rapides, les plus fluides et les moins couteux possibles, ont toujours été orchestrés par les Elites ; mieux encore les Elites intellectuelles engagées qui savent exploiter et sauvegarder l'espace des libertés, approfondir et élargir la conscience collective autour de l'intérêt commun. Sinon, les clivages conflictuels, les mésinterprétations du même vécu et l'exposition aux prédateurs en seraient le corollaire.

Juste un arrêt sur des faits et des perceptions qui ont jusqu'ici mis la Tunisie sur un chemin escarpé, au su de l’Elite intellectuelle…

Quand,

- Le pays a continué d'être dirigé au plus haut niveau du pouvoir par la même équipe de l'ancien régime. Les spécialistes en sociologie politique et la littérature sur la transition pouvaient prédire avec précision et facilité l'avenir du pays.

- Une chaîne de télévision s'est empressée le lendemain du 14 de produire des guignols sur les principaux acteurs de la transition. Les spécialistes de la « Philosophie du rire » pourraient en dire long sur cette arme à double tranchant dans le façonnement de la conscience collective à un moment où le renforcement des valeurs et des concepts de la transition était plus que vital.

- le sit-in du Bardo, qui s’est avéré par la suite une synthèse d'opportunisme politique de par ses dirigeants, a été pris pour un ''militantisme’’ bon marché.

- Les faux problèmes mal posés de l'indépendance de la BCT, des revendications salariales exorbitantes face à la myopie des décideurs et à la faiblesse de l'Etat, du développement régional pris pour un acte de week-end, du statut de la femme, (…) ont été discutés par les fausses personnes au très mauvais moment. Ces mêmes faux jetons ont d'ailleurs la flexibilité de passer au statut d'évaluateur et de juge, alors qu'ils font partie de l'état de délabrement.

- Les chercheurs de la rente, pourtant aux objectifs contradictoires, s'étaient réunis – contre-nature-en un Quartet, pour rétablir le statu quo et la clé de répartition de la rente d'avant le 14.

- De nombreux ''instruits'' ont été impliqués dans des guéguerres politiques, compassion poussée à l'extrême, "a priori ferme" sur fond de défaut de rigueur, de dénigrement et de violence.

- Des médias ont créé des faiseurs d'opinion, sélectionnés dans un panier d'ignorants pris pour des ''connaisseurs'', subtilisant ainsi la conscience du citoyen lambda. Le même profil a sans vergogne était nommé Ministre, occasionnant ainsi des coûts énormes aux Tunisiens, surtout en leur temps. Bref, plusieurs nominations étaient entre l’incompétence, la malhonnêteté et le copinage.

- Certains universitaires étaient élus à la majorité de leurs pairs, alors qu'ils étaient des lieutenants de l'ancien régime, dont certains étaient auteurs ou témoins silencieux de plagiat et/ou harcèlement.

- Des ’’Elites’’ politiques et médiatiques s'étaient empressées de s'impliquer dans le traitement du faux problème de l'identité et des origines ethniques des Tunisiens, dans une société culturellement ouverte et un contexte mondialisé.

- Le terrorisme était un cheval de bataille dans des agendas politiques mettant au second plan l'avenir de la transition.

- Ces mêmes Elites avaient accordé ex nihilo du crédit au 25/7, sans en assumer la responsabilité ni les conséquences déjà prévues par des expériences similaires dans le monde, ni même par la littérature en sociologie politique et la théorie de l'État. Ce qui est drôle et piteux à la fois, est que des consultations gratis soient livrées à travers les médias depuis mars-avril 2021 en faveur de l’aboutissement a la situation actuelle, un professeur de droit public : consultation/conseil à Kaïs Saied sur le monopole du président de la République quant à l'interprétation de la Constitution en l'absence de cour constitutionnelle, sans s'en mêler même par une ‘’déception’’ montrant son engagement personnel dans la chose publique, ou en Economie, où certains professeurs n'ont pas manqué d'éloge farfelu de la politique économique actuelle…

L’histoire, au vu des lois qui la régissent, montre que des changements nécessaires surgissent d’une manière ou une autre, peut-être plus longs et plus coûteux, mais indépendamment de cette Elite !

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