L’augmentation des prix des carburants : l’Etat Kleptomane !!!

L’augmentation des prix des carburants du 1er mars, 2022, si elle se réalise, sera curieuse. En fait, si c’est par application de la Règle d’Ajustement Automatique (RAA) des prix à la pompe, il faudrait que la moyenne mensuelle (harmonique, c’est-à-dire avec lissage) sur les trois derniers mois augmente de plus que 5%, ce qui correspond à une augmentation de 3% (voir page officielle du ministère de l’Industrie). Ceci était le cas avant deux mois, (le 1er janvier, date de la dernière augmentation).

- Si la fréquence d’application de la RAA de trois mois est maintenue, alors cette augmentation n’est pas justifiée, car elle ne se fait pas par anticipation. Si la fréquence retenue est mensuelle, comme indiqué sur le site officiel du Ministère de l’Industrie, alors l’augmentation par exemple du « sans plomb » de 8% a largement dépassé le plafond de 1.5% annoncé !!! Problème d’Incohérence Temporelle à la Barro-Gorden, pour ne pas aller vers l’analyse de l’Etat Kleptomane.

De toutes les façons, il faudrait le justifier, car cette augmentation serait interprétée au moins par le désir d’accélérer l’ajustement des prix à la pompe vers les niveaux internationaux. Là, l’on se pose la question si l’absorption des distorsions des prix est prioritaire pendant le creux du cycle, mais d’un contexte de crise à dimensions multiples ?

Pourtant certains points de vue considèrent que si les réformes ne se font pas pendant les crises, elle ne se feront jamais, d’autres posent le problème en termes des coûts sociaux des reformes qui – au-delà d’un certain seuil- font risquer leur mise en place (Reversal Risk).

- Cette augmentation est aussi une réponse à un BE-2022 mal construit (depuis les hypothèses jusqu’au schéma de son financement : c’est évident). Entre autres, ça donne l’impression de ;

(1) reproduire les mêmes choix budgétaires, synthétisant les rapports de forces des groupes de pression, ayant montré leur limites et conséquences sur la fragilité des finances publiques, et

(2) se contenter de l’instrument de taxation (indirecte), soit une solution peu innovante.

- Cette augmentation qui touche indirectement la quasi-totalité des activités économiques, est fondamentalement inflationniste (c’est évident). Serait-ce enfin l’un des outcomes des derniers pourparlers avec le FMI?

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