Sagesse prudente ou immobilisme aux risques sourds ?

Alors que l’inflation recule à 5,6 % en avril, la Banque centrale de Tunisie choisit de maintenir son taux directeur, par précaution contre une résurgence des tensions inflationnistes. Une posture qui interroge.

Si ce reflux est temporaire, il importe d’en dissiper le doute pour ancrer les anticipations des acteurs économiques. À défaut, un taux d’intérêt élevé, plus que dans nombre de pays comparables, risque de freiner une croissance déjà vacillante, d’aggraver le déficit extérieur et d’éroder les réserves de change.

Loin d’être un simple instrument, le taux directeur incarne un délicat équilibre. En période d’instabilité, son pouvoir s’amenuise, i.e., les banques durcissent le crédit, les entreprises retardent leurs investissements, et les ménages vulnérables subissent un pouvoir d’achat en berne, sans que la hausse des taux ne tempère vraiment l’inflation. Dans une région où les politiques économiques s’avèrent souvent procycliques, la portée de ce levier se trouve d’autant plus limitée.

Ainsi, comme en Tunisie entre 2018 et 2019, les hausses répétées du taux directeur ont peiné à juguler les pressions inflationnistes. L’idée que, sans elles, la situation aurait été pire, reste à démontrer.

Pour briser ce cercle, seule une symphonie harmonieuse entre politique monétaire et politique budgétaire ,mais aussi commerciale, alliée à un soutien ciblé à la demande, peut préserver le pouvoir d’achat et ranimer la croissance.

La Tunisie doit dépasser l’illusion du seul levier monétaire, ou des actions disparates, pour écrire un nouvel avenir économique, plus robuste et équilibré.

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