Au cours des dernières heures, les tensions se sont accrues en Asie occidentale au sujet d’une éventuelle attaque israélienne contre l’Iran.
En plus d'Israël, Téhéran répond aux pressions de Washington en menaçant d'attaquer ses installations militaires dans la région si les négociations sur le programme nucléaire iranien échouent et qu'un conflit militaire lui est imposé. "Certains responsables de l'autre camp menacent de déclencher un conflit si les négociations n'aboutissent pas", a déclaré aujourd'hui le ministre iranien de la défense, Aziz Nasirzadeh. « Si un conflit nous est imposé [...], toutes les bases américaines [dans la région] sont à notre portée et nous les attaquerons dans les pays hôtes », a-t-il ajouté.
Dans ce contexte, Washington a annoncé l’évacuation de son ambassade en Irak, après que l’Iran eut déclaré que les bases militaires américaines dans la région seraient menacées en cas d’échec des négociations sur son programme nucléaire.
Le chef du Commandement central des États-Unis (CENTCOM), Michael Kurilla, a reporté sa visite à l’audience du Sénat et restera dans la région en raison de la montée des tensions. Les membres de la famille du personnel militaire américain ont également été autorisés à quitter la zone de responsabilité du CENTCOM.
Le département d’État, pour sa part, a ordonné à toutes les ambassades à portée de missiles iraniens de convoquer des comités d’action d’urgence et d’envoyer des télégrammes à Washington sur les mesures d’atténuation des risques.
Israël se prépare à attaquer l’Iran
Plus tôt, CBS News avait rapporté qu’Israël était « pleinement prêt » à lancer une opération contre l’Iran.
Selon la correspondante de la chaîne, Jennifer Jacobs, c’est l’une des raisons pour lesquelles les États-Unis ont conseillé à certains membres de leur personnel de quitter la région. Washington prédit que Téhéran pourrait réagir contre certaines cibles américaines en Irak.
Malgré cela, le représentant spécial du président Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, continue de planifier une réunion avec l’Iran le 15 juin pour le sixième cycle de négociations à Oman, a noté Jacobs.
L’accord, en danger
Le président américain Donald Trump a remis en question le succès des négociations avec la nation perse. "On dirait qu’ils tergiversent, et je pense que c’est dommage, mais maintenant j’ai moins confiance qu’il y a quelques mois. Quelque chose leur est arrivé, mais j’ai beaucoup moins confiance dans le fait qu’un accord sera conclu », a-t-il déclaré au New York Post.
Il a également évité de répondre directement à la question sur les raisons de l’évacuation du personnel américain de la région. « Vous devrez voir », a déclaré le président. "Ils sont évacués parce que cela pourrait être un endroit dangereux, et nous verrons ce qui se passera. Nous leur avons donné un préavis pour partir, alors voyons ce qui se passe", a-t-il ajouté.
Dans le même temps, CNN rapporte que l’administration américaine fait pression sur Israël pour empêcher les représentants israéliens de discuter d’une éventuelle attaque contre l’Iran, craignant que cela ne fasse échouer les négociations. Comme le souligne la chaîne, cette question reflète la divergence croissante entre Donald Trump et Benjamin Netanyahu sur les problèmes de la région et les prochaines étapes à franchir.
Pour sa part, le ministre iranien des Affaires étrangères, Seyed Abbas Araghchi, a exprimé l’espoir de futures négociations avec les États-Unis. « Avec la reprise des pourparlers dimanche, il est clair qu’un accord qui garantit le caractère pacifique du programme nucléaire iranien est à portée de main et pourrait être conclu rapidement », a-t-il écrit sur X mercredi.
Téhéran et Washington ont tenu cinq séries de pourparlers depuis le 12 avril, sous la médiation d’Oman. La prochaine série de pourparlers est prévue pour le 15 juin à Mascate, la capitale d’Oman.