Le poste tant convoité de chef du gouvernement : Une véritable déferlante…

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A la demande du Président de la République, près de 25 noms ont été cochés par les partis pour le poste tant convoité de chef du gouvernement. Une véritable déferlante…

Heureusement, qu'il a donné une date-butoir, sinon on serait à une centaine de préposés à cette fonction…

La palme de la démesure revient à Qalb Tounès avec pas moins de 5 candidats sur le terrain. Déjà en mode coupe d'Afrique des nations de Hand…

La palme du narcissisme est pour l'Union populaire républicaine (UPR) de Lotfi Mraïhi. Ni une, ni deux. Il s'est carrément auto-désigné. On n'est jamais mieux servi que par soi-même…

La palme de l’incohérence est au Tayar qui en remet une couche en la matière. Après avoir martelé, lors de la tentative de formation du gouvernement Jomli, qu'il ne raisonnait jamais en termes de "quotas partisans" (alors qu'il exigeait 3 ministères dont 2 régaliens) le voici qui désigne le président du Conseil national d'un parti voisin (mais tout de même concurrent) et qui s'est même présenté à l'élection présidentielle contre son propre candidat… Un cas unique dans le monde…

La palme de l'immodestie est au Badil qui n'a que 3 députés mais qui trouve le moyen d'avancer 4 candidats (à côté Afek est un modèle d'humilité avec 2 députés pour 3 noms…) …

Fayçal Bekri


And the winner is….

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La procédure suivie par le Président de la République pour désigner celui qui sera chargé de former la coalition gouvernementale est de nature à "humilier" les partis politiques et à réduire leur impact sur la vie politique alors que nous sommes dans un régime presque parlementaire.

Il faut avouer que ces partis politiques ont prêté le flanc à cette "humiliation" et ont causé beaucoup de tort d'abord à leur légitimité passablement écornée par leurs calculs d'apothicaire et par leur immaturité et ensuite à leur représentativité battue en brèche par le mécontentement que suscitent leurs prestations parlementaires auprès d'une majorité des Tunisiens….

Par leur comportement grotesque et irresponsable , par leur incapacité à s'entendre sur ce qui doit être fait et par qui cela doit être fait, par les haines et inimitiés qu'ils nourrissent les uns envers les autres, ils ont fourni l'argument au Président de la République de les neutraliser et de faire prévaloir sa légitimité sur la leur.

Leur marge de manœuvre étant ainsi réduite, ils sont tributaires aujourd'hui du choix du Président et si celui-ci s'avère équivoque ou "surprenant", ils vont être obligés de le soutenir et de l'appuyer en dépit de leurs réserves sous peine de perdre leurs strapontins si d'aventure l'impossibilité de former un gouvernement nous conduit vers des élections législatives anticipées qu'ils craignent parce qu'elles offriront aux électeurs l'occasion de les sanctionner et probablement parce que le Président présentera ses propres listes à d'éventuelles élections .

Le seul dont la crédibilité demeure encore intacte est Kaïs Saied, il le sait et il en est conscient, je pense que son choix sera déterminé par sa volonté de réduire encore plus le pouvoir des partis et de les remorquer au projet qui est le sien.
Quand on joue à la roulette russe, il n'est pas sûr que la balle aille loger dans la tête de votre adversaire politique…C'est aléatoire…et mortel en même temps…

Le Président devra trancher, devra choisir et probablement son choix sera un choix difficile, discutable et clivant….

Il sait que les 2700000 Tunisiens qui ont voté en masse pour lui , ont voté contre Nabil Karoui et tout ce qu'il incarne et symbolise, il sait qu'une majorité des Tunisiens, hormis les nostalgiques et leurs affidés, ont voté pour renforcer les acquis de la révolution, pour la relancer, pour rompre définitivement avec un système hérité de la tyrannie mafieuse et qui n'a produit que pauvreté, misère, déchéance morale, inégalités sociales et régionales, frustrations, colère, corruption, délinquance sociale et économique, privilèges et contrebande…

Il sait que son choix doit s'inscrire dans cette dynamique et qu'il ne doit pas se compromettre avec les survivants de l'ancien régime et les lobbies mafieux qui les soutiennent….

Trouver un chef du gouvernement dont le profil corresponde aux urgences actuelles du pays et qui n'ait pas d'allégeances suspectes , n'est ni une tâche impossible ni une sinécure, le choix forcément nourrira les controverses et alimentera la polémique mais le Président ne peut trahir ni ses électeurs ni ses idéaux, il est obligé d'être cohérent avec lui-même sous peine d'éveiller de nombreuses méfiances et de perdre son crédit politique et moral….

Je pense qu'il a choisi et qu'il est conscient que son choix doit épouser les convictions de ses électeurs….

Fermez le ban….

Chiheb Boughedir

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