Guerre d’Israël contre Gaza : les boycotts nuisent-ils aux marques américaines ?

McDonald’s n’a pas atteint ses objectifs de vente en partie à cause des boycotts de ses produits dans certaines parties du monde en raison de son soutien à Israël. C’est ce qu’a rapporté Al Jazeera, citant la même multinationale.

La guerre à Gaza « a eu un impact significatif » sur les performances du dernier trimestre 2023 dans certaines régions, ont déclaré lundi des responsables de l’entreprise. Le premier trimestre 2003 a été marqué par une croissance des ventes de 0,7 % au Moyen-Orient, en Chine et en Inde, bien en deçà des attentes.

La société de restauration rapide n’est que l’une des nombreuses marques américaines frappées par des boycotts et des manifestations pour leur soutien présumé à la guerre d’Israël contre Gaza. Des listes de marques accusées de soutenir Israël circulent sur les sites de médias sociaux, bien que les liens ne soient souvent pas clairement expliqués. L’initiative fait partie d’une campagne plus large de boycott, désinvestissement et sanctions (BDS) qui cible les marques pro-israéliennes depuis 2005.

Vous trouverez ci-dessous le résumé du diffuseur qatari des marques touchées par le boycott.

McDonald’s

Le géant de la restauration rapide McDonald’s s’est attiré les foudres des critiques d’Israël, en particulier au Moyen-Orient, lorsque sa filiale israélienne a distribué des milliers de repas gratuits aux troupes israéliennes en octobre, le mois où le pays a lancé son bombardement et son offensive terrestre à Gaza, qui a entraîné la mort de plus de 27 000 personnes principalement des femmes et des enfants.

Depuis octobre, des militants appellent au boycott de l’entreprise dans le monde entier. L’impact a été le plus notable au Moyen-Orient, où au moins 5 % des franchises McDonald’s sont enregistrées. Alors que l’objectif de croissance des ventes au Moyen-Orient, en Inde et en Chine a été fixé à 5,5 % d’octobre à décembre, la société a réalisé une croissance de 0,7 % et n’a probablement vu ses ventes diminuer qu’au Moyen-Orient. Au cours de la même période, les ventes mondiales ont augmenté de 3,4 %, contre 8,8 % au trimestre précédent.

Les franchises d’Arabie saoudite, d’Oman, du Koweït, des Émirats arabes unis, de Jordanie, de Bahreïn et de Turquie ont publié des déclarations se distanciant de la campagne alimentaire de l’armée israélienne et ont collectivement promis 3 millions de dollars d’aide à Gaza.

Le directeur général, Chris Kempczinski, a déclaré que la société ne s’attendait pas à des changements significatifs tant que la guerre persisterait. « Ce qui se passe est une tragédie humaine et je pense que cela pèse sur des marques comme la nôtre », a-t-il déploré.

Starbucks

La semaine dernière, la chaîne de cafés Starbucks a également réduit ses prévisions de ventes annuelles après un effondrement de la croissance. La société s’attend désormais à ce que les ventes pour l’ensemble de l’année – à l’échelle mondiale et aux États-Unis – augmentent de 4 % à 6 %, en baisse par rapport à la fourchette précédente de 5 % à 7 %.

Le PDG Laxman Narasimhan a annoncé lors d’une conférence de presse que Starbucks avait constaté un « impact significatif sur le trafic et les ventes » au Moyen-Orient en raison de la guerre à Gaza. Les ventes ont également ralenti aux États-Unis, où des manifestants ont lancé une campagne contre l’entreprise basée à Seattle, exigeant qu’elle prenne position contre Israël.

Les problèmes de Starbucks ont commencé après que Starbucks Workers United, composé de milliers de baristas dans plus de 360 cafés américains, a manifesté son soutien aux Palestiniens dans un post X quelques jours après le début de la guerre de Gaza. Le message a été supprimé moins d’une heure plus tard.

Starbucks a poursuivi le syndicat devant un tribunal de l’Iowa pour contrefaçon de marque, demandant au syndicat de cesser d’utiliser son nom et un logo similaire. Le message reflétait un « soutien au Hamas » et portait gravement atteinte à la réputation de l’entreprise, a déclaré Starbucks dans la plainte, ajoutant qu’il avait reçu plus de 1 000 appels de plainte. L’entreprise a également signalé que certains de ses cafés avaient été vandalisés.

Le syndicat a réagi en demandant à un tribunal fédéral de Pennsylvanie de se prononcer sur l’utilisation, et en accusant Starbucks de diffamation.

Les deux parties sont déjà engagées dans des négociations difficiles et en cours sur les questions de travail, le syndicat exigeant de meilleurs salaires et des horaires plus cohérents pour les travailleurs.

Pendant ce temps, de nombreuses personnes en Indonésie, le pays qui compte la plus grande population musulmane au monde, ont boycotté Starbucks et McDonald’s depuis le début de la guerre.

Coke

Le fabricant de boissons gazeuses est depuis longtemps pris entre deux feux dans le conflit au Moyen-Orient. De 1967 à 1991, Coca Cola a été officiellement boycotté par la Ligue arabe pour avoir construit une usine d’embouteillage en Israël.

Une fois de plus, le logo rouge de la marque figure sur les listes de boycott populaires sur les réseaux sociaux. L’entreprise ne semble pas avoir déclenché de déclencheurs récents, mais ses affiliations passées avec Israël et sa réputation d’entreprise américaine semblent suffire.

En novembre, le parlement turc a voté en faveur du retrait de la boisson des magasins et des restaurants du pays. Le distributeur turc de Coca-Cola a fait état d’une baisse de 22 % de ses ventes au dernier trimestre 2023.

Pendant ce temps, en Égypte, le boycott de Coca-Cola et d’autres boissons gazeuses américaines a alimenté la renaissance d’une marque locale, Spiro Spathis, qui a vu ses ventes s’envoler.

Domino’s

Domino’s, un pizzaïolo basé aux États-Unis avec des franchises dans le monde entier, est également confronté à un retour de bâton. Des publications sur les réseaux sociaux pensent que Domino’s a également donné de la nourriture gratuite aux soldats israéliens, bien qu’il n’y ait aucune preuve à l’appui de ces affirmations.

En Asie, les ventes à magasins comparables de la marque ont chuté de 8,9 % au second semestre 2023, principalement parce que les consommateurs malaisiens l’associent aux États-Unis, un allié d’Israël, a déclaré un responsable de l’entreprise.

Les Malaisiens se sont mobilisés par milliers pour exiger la fin de la guerre d’Israël à Gaza. Le bureau du Premier ministre Anwar Ibrahim a également annoncé en décembre que tous les navires appartenant à Israël, battant pavillon israélien ou à destination d’Israël étaient interdits d’accès à ses quais. Le pays n’a pas de relations diplomatiques avec Israël.

« C’est un fait bien connu que les marques américaines en Asie, et dans ce cas, je parle principalement de la Malaisie, ont été affectées par ce qui se passe au Moyen-Orient en ce moment », a déclaré Don Meij, directeur général de Domino’s Pizza Enterprises, aux analystes.

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