Tunisie : Elections législatives anticipées ou gouvernement de coalition ???

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De sa sauce, on devine le dîner …

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Les positions politiques des partis concernant leur participation au prochain gouvernement évoluent entre l’Ubuesque et le burlesque, en plein « je t’aime et moi non plus »…

A part un ou deux partis, tous ont opté pour la solution la plus facile : affirmer fermement leurs refus catégoriques de ne pas s’associer au gouvernement d’Ennahdha, pourtant vainqueur des dernières élections et chargé de composer le gouvernement.

Ces déclarations solennelles d’un dirigeant, faites sur un ton magistral, sont souvent tempérées par un autre responsable qui vient arrondir les angles et éviter toute rupture. On sombre alors dans des explications byzantines identiques à celles qui ont fait détester le « système » à la majorité des tunisiens. On n’a rien retenu de la leçon du 13 octobre.

Peut-on négocier la composition d’un gouvernement sur un plateau radio ou tv ?
Peut-on prendre à témoin les spectateurs tv pour dicter ses conditions ?
Doit-on annoncer les décisions de la plus haute instance décisionnelle comme des sentences devant s’appliquer aux autres ?

Tout ceci dénote d’un manque flagrant de maturité et de métier politique alors que ceux qui vont prendre les rênes du pouvoir vont être immédiatement confrontés à des problèmes monstres. L’usure cathodique a commencé à éroder certaines figures avant même qu’elles ne commencent à exercer ouvrant ainsi une très longue saison de « Tanbir »…

Et dire que nous risquons d’endurer ce cirque plus de cinq mois…

Férid Zaouali

De la nécessité de former un gouvernement dans les plus brefs délais…

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Des élections législatives anticipées c'est un triple salto arrière dans l'inconnu et probablement en période de crise économique et sociale un facteur d'instabilité majeur dont la conséquence sera une lourde sanction par la voie des urnes pour ceux qui ont été responsables de cette impasse politique.

A écouter les arguments des uns et des autres, on se rend compte de l'irresponsabilité et de l'immaturité d'une classe politique dont les calculs d'apothicaire révèlent l’inconsistance et l’insignifiance.

Il n'existe nulle grandeur à soumettre le parti vainqueur des élections à une forme de racket et de chantage extrêmement vile et qui n'honore guère ses auteurs d'autant plus que ces derniers ont tout à gagner et rien à perdre s'ils coopèrent intelligemment pour la formation d'une coalition gouvernementale à même d'affronter avec efficacité les vieux et nouveaux défis et d'accélérer la mise en place d'institutions constitutionnelles nécessaires en cette phase pour vaincre la méfiance d'un électorat de plus en plus versatile et de moins en moins enclin à pardonner aux partis politiques leurs errements idéologiques et leur complotisme chronique.

L'exemple de la Jabha , de Néjib Chebbi doit servir à ces matamores arrogants , imbus de leurs petites personnes, pour comprendre que le citoyen tunisien est impatient et qu'il s'attend à ce que le gouvernement agisse en fonction des préoccupations quotidiennes de ce citoyen et qu'il réponde avec célérité à ses attentes en matière d'amélioration de ses conditions de vie et de lutte contre les inégalités sociales et régionales.

Les urgences sont connues par tout le monde et s'y dérober prétextant des incompatibilités farfelues et grotesques est symptomatique d'une frivolité politique insupportable.

Les atermoiements sont compréhensibles au moment où l'on négocie la formation d'un gouvernement, ils sont inévitables au vu des divergences qui opposent les uns et les autres, mais, s'il existe une bonne volonté de part et d'autre, ils ne sont pas insurmontables et peuvent déboucher sur des compromis si chacun des protagonistes admet qu'en politique les concessions ne sont pas une hérésie mais un acte responsable si tant est que l'intérêt général prévaut sur les égos et les caprices de leaders politiques dont le narcissisme frise parfois le ridicule.

Si l'intransigeance actuelle, qu'elle soit dogmatique ou démagogique, résiste au bon sens et que l'entêtement se substitue à la concertation, alors, il convient d'aller vers des élections législatives anticipées et il n'est pas dit que les résultats d'aujourd'hui soient identiques à ceux d'hier et que les réticents ne regrettent pas leur obstination….

Lisez Machiavel, cela pourra vous être utile. Et suivez l'exemple de l'Allemagne et de l'Italie, il n'est pas forcément mauvais.

Fermez le ban…

Chiheb Boughedir

Les choses sont pourtant d'une "simplicité biblique"…

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Les choses sont pourtant d'une "simplicité biblique" pour la formation du prochain gouvernement.

Mais il y a quelques partis qui font maladroitement de la surenchère. Ettayar avec ses 22 députés (dont 20 élus "au plus fort reste") demande rien de moins que 2 ministères régaliens (justice et intérieur) ainsi que celui de la réforme administrative… Sinon il "choisira" de se placer dans l'opposition.

Echaab avec sa quinzaine de députés exige que son candidat (S. Said) soit le chef de ce gouvernement. Rien de moins… Sinon rien.

Tahya Tounes, tout en négociant en coulisses, proclame qu'il a, d'ores et déjà, fait le "choix" de se placer dans l'opposition.

Il me semble que ces trois partis n'ont pas encore mesuré la problématique actuelle, au vu des résultats des législatives qui ont accouché d'une nouvelle ARP fragmentée au possible.

Le vrai choix qui se pose à eux, n'est pas de participer dans le prochain gouvernement ou de se situer dans l'opposition. Mais celui d'y participer ou de se présenter à nouveau devant les électeurs.

Avis aux amateurs…

Fayçal Bekri

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