Procès historique de la CIJ : l’Afrique du Sud énumère les actes génocidaires d’Israël

Hier s’est achevée la première audience à la CIJ au cours de laquelle l’Afrique du Sud a présenté la liste des actions visant à prouver l’accusation selon laquelle Israël commet un génocide contre les Palestiniens à Gaza.

L’équipe juridique sud-africaine s’est exprimée devant la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye pour discuter de la plainte de 84 pages contre Israël déposée en décembre appelant à des mesures de précaution urgentes contre Israël et à la fin des bombardements dans l’enclave palestinienne.

« Israël a transformé Gaza en un camp de concentration où un génocide est en train d’être commis », a dénoncé l’avocat John Dugard à la tribune.

Un autre membre de l’équipe juridique, Adila Hassim, a déclaré que les forces israéliennes commettent des « meurtres sans précédent » de civils palestiniens et a présenté au tribunal une liste d’actions israéliennes qui, individuellement et collectivement, forment un modèle de comportement calculé indiquant une intention « génocidaire ».

Parmi les accusations portées contre les troupes israéliennes, Hassim a mentionné le fait qu’elles ciblent les Palestiniens vivant à Gaza avec des armes qui causent des destructions meurtrières à grande échelle, que les tireurs d’élite israéliens tuent des civils, désignent des zones sûres où les Palestiniens peuvent se réfugier et les bombardent, privent les Palestiniens de Gaza de leurs besoins fondamentaux : la nourriture, l’eau, les soins de santé, le carburant, l’assainissement et les communications.

Elle a également noté que l’armée israélienne détruit des infrastructures sociales, des maisons, des écoles, des mosquées, des églises, des hôpitaux et tue, blesse grièvement et rend orphelins un grand nombre d’enfants. La conduite d’Israël était délibérément préméditée pour provoquer la famine, a-t-elle ajouté.

« Les génocides ne sont jamais déclarés à l’avance, mais ce tribunal a l’avantage des 13 dernières semaines de preuves qui montrent de manière irréfutable un modèle de conduite et des intentions connexes qui justifient une allégation plausible d’actes génocidaires », a résumé l’avocate sud-africaine.

Face à cette situation, l’avocate a assuré aux juges de l’organe de l’ONU que rien ne pourra arrêter les souffrances des Palestiniens, si ce n’est une ordonnance

de ce tribunal, rappelant que les troupes israéliennes ont annoncé qu’elles poursuivraient leurs atrocités à Gaza pendant au moins un an.

Israël, qui nie fermement toutes les allégations de génocide, comparaîtra vendredi devant la Cour internationale de Justice pour présenter sa défense.

Alors que se déroulait la session de la Cour internationale de Justice, 112 personnes sont mortes et 194 ont été blessées à Gaza, portant le nombre total de victimes depuis le 7 octobre à 23 469, dont 70 % de civils. Plus de 59 600 personnes ont été blessées et on estime que plus de 7 000 corps sont piégés sous les décombres, selon les données du gouvernement de la bande de Gaza.

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