Société tunisienne et violence : Aux mauvaise questions…de mauvaises réponses !!!

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Nous avons cette particularité toute méditerranéenne d'ignorer que la nuance est une preuve de discernement et que la généralisation est une preuve d'immaturité....

Nos jugements sont souvent, trop souvent, catégoriques et définitifs quand bien même ils seraient hâtifs et superficiels, mais la tendance est désormais celle-ci, suivre le mouvement caprin et bovin et donner son opinion sans trop réfléchir, pourvu qu'elle rejoigne, dans la précipitation, le chœur des louanges ou celui des lamentations.

Nous sommes probablement trop émotifs et peu rationnels, c'est la raison pour laquelle nous tombons vite dans l'excès et la démesure alors que suspendre son jugement jusqu'à ce que l'esprit s'apaise et se libère du tumulte du sentiment pourrait être un moyen de convoquer sa raison et de solliciter les bonnes réponses.

Depuis 24 heures, nous avons réussi à donner les mauvaises réponses à toutes les mauvaises questions : ce qui a été dit sans nuance et sans discernement est tout à fait déplorable : criminalisation des jeunes, criminalisation des parents, criminalisation des médias, criminalisation des enseignants...Bref, le tout pourri qui aboutit aux sentences morales les plus fantaisistes.

Certes le malaise est grand, certes il y a un décalage important entre les aspirations des uns et les exigences des autres, certes les jeunes sont plus fragiles, plus influençables, plus malléables que les adultes, mais ce ne sont ni des évidences ni des vérités générales, ce n'est même pas un trait distinctif de notre époque ou d'une génération dont on n'arrive plus à satisfaire les besoins en termes de valeurs, de culture, d'éducation…

Ma génération succombe vite aux comparaisons faciles et superficielles...du genre nous étions meilleurs, nous étions mieux éduqués, nous étions ceci et cela…non, nous étions conformes à une époque et celle-ci a disparu, il va de soi que les mœurs changent, que les mentalités changent, que l'éducation change, que l'empreinte culturelle et morale change au profit de nouveaux contenus…

Il est commode de stigmatiser ce qui perturbe notre confort moral et intellectuel chloroformé, mais encore faut-il se souvenir que le crime a toujours existé, que les violences les plus épouvantables ont été vécues par toutes les générations, que l'histoire de l'humanité regorge malheureusement d'épisodes sinistres et tragiques et que nous en vivrons bien d'autres....

Oui, il y a un mal-être qui s'exprime toujours d'une manière violente, mais si on ignore les causes du mal-être, on en subira encore et toujours les terribles conséquences…

Chiheb Boughedir


On est dans la fureur, de jour comme de nuit.

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Il est certain que ce qui s'est passé avant-hier au lycée d'Ezzahra pose le problème de la violence dans les établissements scolaires en général : quand l'école n'enseigne pas le vivre-ensemble et le respect de l'autre, quand elle accepte que d'autres priorités passent avant, alors elle finit par être elle-même victime de conduites anti-sociales, et de façon parfois tout à fait dramatique.

Mais l'incident d'avant-hier ne me paraît pas représenter la violence propre à l'école. Nous sommes en présence d'un acte prémédité, avec volonté d'anéantir une personne en bonne et due forme.

C'est une violence qui, de mon point de vue, appartient à la société tout entière, vautrée qu'elle est dans la haine d'autrui, cultivant la complaisance à l'égard de pensées qui reposent sur la négation de ceux qui sont d'un autre bord et, de ce fait, ne se donnant ni les moyens ni la possibilité de prévenir le mal, de reconnaître des fragilités, de panser des plaies…

On est dans la fureur, de jour comme de nuit. Et voilà que le pouvoir s'y met lui-même, avec sa rhétorique du mépris… Bref, qu'est-ce ce qui est étonnant finalement : que ces choses arrivent parfois, ou qu'elles n'arrivent pas plus souvent ? Je me demande.

Raouf Seddik

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