Moncef et Lamine…

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J’ai vu le spectacle de L. Nahdi au théâtre municipal… il y a quelques mois. Je n’en garde pas un souvenir particulier…On était quatre et nos avis étaient divergents. Deux ont apprécié le spectacle, un autre le trouvait moyen alors que je le trouvais plus que nul. Je trouvais le texte trop plat.

Le couple Nahdi-Dhouib profitait de sa notoriété pour servir un produit mal structuré, sans aucune surprise. Il abuse de clichés et slogans des plus populistes où le ferment comique est immuablement la dichotomie entre le supposé « 9afiz » et le « Jabri ». Cette partition est souvent traduite par une répartition « Beldi-wra leblayek »…

Or, cet humour est largement dépassé…il ne fait plus rire.

Quant aux discours politiques directs, ils ne sont plus une exclusivité de quelques téméraires et têtes brûlées. Maintenant, les Tunisiens, gavés de liberté, peuvent dire et crier ce qui nous paraissait le summum du courage dans la « Karrita » ou « El Forja ». Justement ils vont aux spectacles pour, en grande partie, échapper à cette litanie.

J’étais donc déçu par le spectacle…mais pas au point de souhaiter la retraite de Lamine Nahdi pour obsolescence. Je trouve que ceux qui se sont retirés du spectacle sont dans leur propre droit, exprimer leur mécontentement est légitime…mais on doit respecter l’artiste et son riche répertoire.

Je ne vais pas conseiller cette pièce à mes amis mais je vais sûrement assister à son prochain nouveau spectacle.

Allez…vivement le prochain buzz.

Peut-être une intervention présidentielle, pour rester dans le… one man show.

Férid Zaouali



Nahdi§Dhouib : La fuite en avant !!!

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Lamine Nahdi est un talent naturel, un acteur doué , un des rares acteurs Tunisiens qui puissent passer sans artifices d'un genre théâtral à l'autre et maîtriser avec brio le registre comique et le registre tragique…

Le premier Lamine Nahdi celui de الكريطة a eu la chance de travailler avec Fadhel Jaïbi et cette proximité théâtrale fut d'une très grande utilité pour le jeune acteur car le talent, aussi inné soit-il, finit par s'estomper si l'apprentissage du métier ignore les règles de l'art .

J'estime que sa meilleure prestation théâtrale est liée encore une fois au Nouveau Théâtre et à Fadhel Jaïbi...Il fut exceptionnel dans un registre difficile : le registre tragique…Son rôle dans عرب , celui du héros tragique, le consacra définitivement comme un acteur doué d'un talent immense.

La popularité de Nahdi est liée aussi à son audace, en effet, dans un contexte de dictature , il osa critiquer le régime d'une manière légère, allusive, sibylline et ses pièces de théâtre devinrent par la force des choses des séances de défoulement général où le rire avait une fonction cathartique....La moindre allusion aux excès du régime despotique, la moindre caricature du régime, était l'occasion d'un rire qui en disait long sur les frustrations d'un peuple incapable d'exprimer sa souffrance et son désespoir.

Le second Nahdi, est l'acteur récupéré par le système, bénéficiant des largesses et subventions du ministère de la culture, c'est l'homme du réseau, l'homme qui continue à grimacer, à gesticuler, à user jusqu'à la nausée de clichés éculés, d'un comique violemment saturé par des vannes surannées, par des personnages grotesques et de moins en moins risibles, il s'enfonçait inéluctablement dans la médiocrité et dans le rire facile mais qui ne faisait plus rire....parce que blessant et offensant pour une certaine catégorie sociale.

L'acteur talentueux suivit la mauvaise courbe ,la mauvaise pente, celle du déclin, parce qu'il renonça prématurément à la l'art pour se transformer en bouffon, en clown, en cette chose dérisoire qui voulait gagner de l'argent, beaucoup d'argent.

Quand sonne le tocsin, il faut avoir la dignité de quitter la scène, avant que les applaudissements nourris de la foule ne se transforment en bronca de désapprobation…

Moncef Dhouib et la fuite en avant....

Les plus grands artistes dont la notoriété dépasse et de loin le périmètre neuronal de Dhouib ont essuyé des critiques et ont été à un moment ou à un autre de leur carrière conspués et hués...Aucun artiste n'est exempt de reproches et quand l'œuvre qu'il présente est médiocre, il doit accepter les critiques, fussent-elles sévères ou injustes, de la même manière qu'il apprécie les louanges, aussi immérités soient-ils…

Le texte théâtral dans le registre comique ne doit pas verser dans les slogans creux et plats et dans les vannes insolentes et visant délibérément une partie de la population…Ce n'est plus de l'art, c'est un parti-pris idéologique, et quand ce parti-pris est flagrant, il ne peut susciter que des réactions hostiles.

Dhouib a évidemment confondu théâtre et statuts Facebook et cela a desservi l'acteur qui s'est trouvé coincé entre le marteau de la propagande et l'enclume de la démagogie.

Cette confusion a été ressentie par le public et a engendré gêne et embarras...Faire rire aux dépens d'autrui était possible jadis, quand le campagnard et le rural étaient les dindons de la farce et la cible préférée des quolibets inélégants de notre théâtre comique, la caricature, fût-elle vulgaire et imbuvable, était appréciée par un public bourgeois et "beldi" qui ne s'offensait point de cette "discrimination ordinaire" où le "goor" était ce personnage fruste, maladroit, ignorant, naïf et crédule dont il se moquait volontiers.

Aujourd'hui, ce mauvais vaudeville où se succèdent des pantalonnades grossières et une expression grivoise et malodorante d'une ségrégation sociale et économique assumée ...n'est plus toléré...Dhouib, vit encore dans le passé et pire dans le déni.

Chiheb Boughedir

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