Gouvernement Habib Jemli : faire acte de prudence dans le jugement

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Ho ! Hisse ! Ho ! Hisse !

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Non ce n’est pas le « dream team » ni le Barça de Messi, ce n’est vraiment pas un commando d’élite pouvant s’attaquer aux montagnes de problèmes qui rongent le pays.

A part quelques érudits qui connaissent le microcosme de l’administration, des affaires et de la politique, les citoyens moyens, et même au dessus de la moyenne, ont dû googler pour savoir un peu plus sur ces lauréats et connaitre leurs têtes. C’est dire que même si on les accuse d’alignement partisan, ils ne sont pas du premier ni du second plan.

Ils sont plutôt, dans une large majorité, de hauts fonctionnaires ou des dirigeants qui ont réussi dans le privé.

Evidemment qu’il y aura toujours qui vont trouver qu’il y a trop de Nahdhaouis, qu’il n y a pas assez de femmes, qu’il n’y a pas d’avocats et des clubistes qui vont râler contre la présence de « Mkachkhines »…D’autres, les plus cons, vont se rabatte sur le physique, l’origine ou même la couleur de peau pour dénigrer certains membres de ce gouvernement.

Mais est-il possible de constituer une équipe irréprochable : compétente, indépendante, honnête, courageuse, expérimentée…compétitrice, rapide et ne mangeant pas d’orge ??

Non, et quand bien même cette équipe est constituée, que peut-elle faire si on refuse de consentir le moindre sacrifice, de travailler, de préserver les biens publics ?

Il faut qu’on sache que le salut de chacun ne peut être que dans le salut de tous et que ce salut exige de la patience, de l’effort et de la sueur …pour préserver le sang.

Calmons nos claviers contre ce nouveau gouvernement et poussons tous dans la même direction de réussite…

Ho ! Hisse !

Kaïs Saïd se sent-il si fort pour jouer au faiseur de gouvernement ?

Deux manières pour y parvenir :

- Retenir la liste proposée par Habib Jemli et refuser de la communiquer à l’ARP même si ceci est contraire à la constitution. Aussi légaliste qu’il le prétende, il peut toujours évoquer que ça ne sera pas une première puisque le dernier acte de Béji Caïd Essebsi était justement de ce genre.

- Ne pas être d’accord sur les ministres des affaires étrangères et celui de la défense et bloquer le processus jusqu’à dépasser les délais légaux pour choisir un chef du gouvernement à sa guise ou encore dissoudre l’ARP pour présenter son nouveau parti lors de nouvelles élections.

Mais Ennahdha et Rached Ghannouchi se laisseront-ils faire ? Ont-ils les moyens pour le contrer, surtout en absence d’une cour constitutionnelle ?

En fait, ils vont sûrement essayer de raisonner Kaïs Saïd, surtout qu’ils disposent de très peu de moyens discrets pour le contrer. L’arme la plus efficace est surement l’appui de la majorité des autres partis qui craignent la dissolution.

Et si c’est Ennahdha qui n’est pas d’accord sur la liste arrêtée par Habib Jemli et Kaïs Saïd et que Jemli a tellement marre qu’il l’a déposée chez Kaïs Saïd pour dire à tout le monde… c’est ça ou rien. Saïd essaye-t-il de sauver les meubles et concilier les parties ?

Chakchouka…

Férid Zaouali



Gouvernement Habib Jemli : faire acte de prudence dans le jugement

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Que la liste qui circule soit définitive ou qu'elle admette la possibilité de changements, qu'elle soit même authentique ou le produit de l'ingéniosité sans limite des faiseurs de fakenews, ce qui est sûr c'est que nous n'échapperons pas à une masse de commentaires improbables sur la question de la compétence des personnalités dont les noms sont présentés…

Se mêleront à ce casting populaire et à faible enjeu des considérations qui relèvent d'un penchant irrémédiable au dénigrement, de la vilaine jalousie ou encore d'une volonté franche et préméditée de voir le nouveau gouvernement s'anéantir d'emblée sous la pression des huées…

Et ces bruits étoufferont malheureusement les remarques pertinentes qui pourraient être faites au sujet de tel ou tel.

Mais ce qu'il convient surtout de souligner, c'est que toutes les appréciations qui commencent déjà à inonder la toile ne peuvent pas prétendre à une réelle valeur dans la mesure où on perd de vue la mission précise que se donne le futur gouvernement.

Si cette mission est de faire passer des réformes difficiles, qui sont jugées néanmoins très nécessaires, il est vain de multiplier les profils aux CV surchargés de diplômes ronflants. Une compétence moyennement supérieure suffit amplement, dès lors que la ténacité et l'esprit de cohésion sont assurés…

Il est indéniable qu'une certaine incompétence ne peut être qu'un handicap dans le travail d'un gouvernement. Mais il arrive que des compétences hautes le soient aussi, parce qu'elles sont sollicitées en dehors du contexte qui leur permettrait de s'exprimer.

Or que savons-nous précisément du projet du gouvernement, en dehors de certaines banalités sur l'économique, le social, la lutte contre la corruption et la sécurité ? Et si des réformes lourdes sont au programme, comme on peut aisément le supposer, n'est-il pas clair que l'option de la discrétion risque de bénéficier de toutes les faveurs ?

Bref, il s'agit de faire acte de prudence dans le jugement. Et se rappeler que l'essentiel se situe davantage dans la compréhension du projet qui rassemble - ou pas - le gouvernement que dans les membres qui le composent.

Raouf Seddik



La plus grosse imposture…

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Elle Consiste à imaginer que plus on est bardé de diplômes plus on est compétent, or, la réussite d'un gouvernement, aussi compétent qu'il soit, dépend d'autres facteurs qui sont en relation avec les qualités humaines et les valeurs morales de ceux qui le composent.

Un gouvernement sans programme, sans vision, sans idéaux, sans un engagement politique citoyen, sans cette aptitude à identifier tous les éléments de la crise sociale et économique et à leur trouver les réponses adéquates (comprendre concrètes et réalisables), ne peut exercer convenablement ses tâches et agir avec célérité et efficacité.

Un technocrate n'est pas nécessairement un bon ministre, c'est probablement un bon haut cadre, un bon conseiller, la technicité, aussi pointue qu'elle soit, devient dérisoire en l'absence d'une vision politique, sociale et culturelle qui s'inscrit dans une logique de rupture, de grandes réformes et de changement radical d'un modèle socio-économique qui a produit de la pauvreté, des inégalités monstrueuses, de grandes frustrations, de la corruption, du clientélisme, une caste de privilégiés mafieux, de la délinquance, de la criminalité et qui a été à l'origine d'une révolution dont l'impact n'a pas été fort au point de rompre définitivement avec ce système mafieux et pervers.

Je préfère un bac-12 courageux, audacieux, honnête, intègre, vertueux, proche des soucis quotidiens des citoyens et capable de les atténuer à un technocrate bac+19, corrompu, poltron, vaniteux, narcissique, lécheur de babouches et aux nombreuses allégeances et accointances….

Vous avez épuisé votre bonus…veuillez….

Chaque tunisien a au moins en tête une équipe gouvernementale correspondant exactement à ses penchants idéologiques, éthiques, esthétiques, vestimentaires et probablement sexuels…C'est du pareil au même quand il s'agit de l'équipe nationale de football ou les avis les plus experts le disputent aux opinions les plus cocasses….

Comme on ne peut pas plaire à tout le monde, on a établi des règles pour que la formation d'un gouvernement ne dépende pas de l'humeur de la rue et de ses caprices….

Je ne m'attarderai pas sur les arguments folkloriques des esprits chagrins, ceux-là ont été habitués depuis longtemps à la dictature si bien que leur seule liberté consistait à palabrer sur le football…et avec beaucoup de précautions….

Non, il y a des avis qui émanent de preux démocrates étrangement récalcitrants quand les choix ne leur conviennent pas…alors qu'en démocratie, la règle n'est ni le consensus ni le compromis mais le principe de la majorité, si tant est que le parlement donne une majorité confortable.

Le rôle de l'opposition est de préserver les acquis démocratiques, de dénoncer les écarts du gouvernement, d'être une force de proposition et de contestation, de prendre des initiatives législatives pour faire entendre les voix minoritaires, d'être l'écho de leurs revendications et de leurs protestations…

L'opposition existe pour que la démocratie ne soit pas un ersatz et pour que le principe de l'alternance intègre le logiciel politique de tous les partis politiques Tunisiens.

Dans l'état actuel des choses et à cause du code électoral, nous sommes obligés de composer avec des gouvernements de coalition dont la plupart naissent faibles et exposés à toutes les cabales politiques.

Et quand on dit en Tunisie coalition, on dit bricolage, intérêts, lobbies, réseaux d'influence…Bref, des coalitions souvent schizophrènes et qui s'enrhument rapidement dès qu'un mécontent tousse.

Des coalitions qui portent en germe de fortes incompatibilités qui en réduisent l'espérance de vie….

Fermez le ban…

L'issue de secours….

Je n'ai aucune prévention envers qui que ce soit hormis tous les margoulins et escrocs de l'ancien régime, mais si ce gouvernement comporte quelques noms qui méritent notre respect, d'autres noms semblent très suspects malgré la prouesse technologique de Jemli consistant à utiliser une application pour choisir ses ministres.

Les erreurs dans le paramétrage de l'application ont créé de nombreux bugs qui à leur tour ont généré de mauvais profils. Ces mauvais profils ont du coup éveillé de nombreux soupçons dont certains sont tout à fait légitimes.

Le mieux c'est de ne pas perdre du temps inutilement (si ce gouvernement tombe , le Président de la République devra désigner quelqu'un pour la formation du gouvernement et je ne suis pas sûr que ce passage constitutionnel obligé aboutisse à des résultats différents)et d'aller tout droit vers des élections législatives anticipées….Ce qui nous autorisera à sanctionner ceux qui méritent de l'être et à redistribuer les cartes…

Je sais qu'il y a un risque : celui de consacrer définitivement le principe de l'ingouvernabilité du pays, mais j'avoue avoir la certitude que cette assemblée n'aura pas la lucidité d'amender le code électoral ou de le modifier pour que ce risque soit atténué….

Chiheb Boughedir

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