Le naufrage international de la Tunisie…

Le conseil d’administration du FMI vient d’approuver un prêt à l’Ukraine de 15,6 milliards USD sur quatre ans dont 2,7 milliards USD avec déboursement immédiat.

Le prêt devrait, selon le FMI, permettre de "soutenir la reprise économique graduelle tout en créant les conditions d'une croissance de long terme" sur le chemin de l'adhésion à l'Union européenne.

Cette facilité de prêt fait partie d’un programme de soutien économique de 115 milliards USD à l'Ukraine.

Comme ce pays est en guerre et que les garanties de remboursement du prêt sont incertaines, selon les règles du FMI, des pays se sont portés garants de l’Ukraine dont les Etats-Unis d'Amérique, la France, le Canada, l’Allemagne, le Royaume Uni, l'Espagne et le Japon.

Entretemps, la facilité de prêt de 1,9 milliard USD sur quatre ans pour la Tunisie traîne indéfiniment.

La morale de cette histoire est que le positionnement géostratégique d’un pays est un facteur fondamental pour son accès au marché financier international, évidemment avec une gouvernance crédible ou une garantie par des puissances influentes.

Cette comparaison est une preuve supplémentaire du naufrage international de la Tunisie et de la nécessité d’un ressaisissement et d’une diplomatie revigorée non seulement au niveau du ministère des affaires étrangères et de nos représentations diplomatiques et consulaires, dont la majorité est depuis plusieurs mois sans titulaire, mais également au niveau du discours politique officiel et de la logomachie des experts en toute question de l’heure et du verbiage juvénile qui confondent les réalités internationales avec les joutes idéologiques d’une autre époque et profitent des turbulences actuelles sur la scène internationale pour inciter la Tunisie à jouer un rôle qui jure avec son histoire, sa géographie et ses intérêts supérieurs ainsi que ceux de sa colonie en Europe.

En dépit de la course à l'endettement et des promesses de collecte de dons, qui ne seront, en cas de matérialisation, qu’un ballon d'oxygène dont le coût politique et diplomatique risque de s'avérer exorbitant, seule la prise de conscience de l’inexistence d’une alternative viable à l'accord avec le FMI sera en mesure de nous inciter à affronter les réformes inévitables et nous épargner davantage d’humiliations et de dégâts.

Le salut de la Tunisie devient de plus en plus coûteux et ne viendra que d’un comportement responsable de la direction politique et du peuple.

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