L’accord sur la coopération sécuritaire et militaire signé à Alger le 7 octobre dernier suscite une controverse accrue en Tunisie et à l’étranger alimentée notamment par le mutisme officiel sur ses stipulations et ses implications sur la sécurité et la souveraineté tunisiennes assimilées par certains, avec une pointe d'exagération et de dramatisation politicienne, à une compromission et même un protectorat.
Ce silence officiel laisse libre cours à toute sorte d'incompréhension, d'interprétation et d’instrumentalisation plus ou moins innocentes et bienveillantes tant les pratiques du régime algérien envers son peuple et ses voisins suscitent des interrogations qui virent souvent à l'inquiétude et même à des griefs de moins en moins timides.
Les indices de relations déséquilibrées avec l'Algérie commencent, selon de nombreux observateurs, à donner des signes inquiétants tant le régime militaire au pouvoir à Alger semble lui-même traverser une grave crise de légitimité et d'acceptabilité intérieure et internationale qui met à nu des indices sérieux d’échec intérieur et international et leur lot d'isolement et de désemparement susceptibles de mener à toute sorte de dérapage malhabile et possiblement violent.
À cet égard, les principes invoqués publiquement et officiellement en Tunisie de préservation de la souveraineté nationale et de compter sur soi-même semblent plus que jamais de rigueur et même une exigence vitale pour une Tunisie qui fait face à une phase délicate de son histoire et des relations internationales.
Plus qu’une question de cohésion interne du discours politique, c’est une condition de résilience face à la tempête qui se profile à l'horizon et même de survie dans un monde en pleine phase d’incertitude et de mutation.