Compter sur soi-même a toujours été le meilleur choix. Encore faut-il en avoir l’audace et la détermination.

Puisque les sources extérieures de financement semblent inaccessibles faute du passage par le purgatoire du FMI ou la bouée de sauvetage en plomb et en arsenic de l'extrême droite européenne, il serait utile, après avoir épuisé les possibilités de recours aux banques tunisiennes qui ont déjà atteint un seuil critique d'exposition aux créances publiques, d’entamer avec audace et détermination des mesures d’assainissement et d'austérité afin d'éviter le défaut de paiement et l'écroulement économique, social et sécuritaire.

Faute de pouvoir réduire d’une manière significative et suffisamment rapide le fardeau de la fonction et du secteur publics par la politique des départs volontaires et de rétablir un équilibre sain et viable entre budgets de fonctionnement et d’investissement pour créer les conditions d'une relance durable, il serait judicieux de commencer par les mesures suivantes pour la période 2023-2025 :

1-éliminer systématiquement tous les emplois et congés fictifs au sein de l'administration et du secteur publics.

2-bloquer les nouveaux recrutements, sauf pour des cas exceptionnels qui seront validés individuellement par la présidence du gouvernement,

3-ajuster le train de vie de l’état à la conjoncture économique notamment par la suspension des avantages en nature tels que les voitures de fonction, les bons d’essence, les primes saisonnières ou de fonction ainsi que toute allocation salariale excédant douze mensualités,

4-mettre fin aux disparités parfois grotesques héritées des années de vaches grasses et de faiblesse de l'état pour harmoniser, dans des proportions raisonnables et justifiables, la grille salariale de la fonction et du secteur publics,

5-soumettre toutes les entreprises publiques à un audit externe avec l’obligation pour chacune d’entre elles de mettre en place un plan de restructuration et de relance sur 36 mois au maximum à partir des fonds propres et des actifs de ces entreprises sous peine de retrait du soutien de l’état et, en cas de nécessité, de liquidation de fait,

6-accélérer la numérisation de l’administration et du secteur publics avec des paramètres nationaux et une date butoir (juin 2024) pour introduire davantage de transparence et de célérité dans la gestion et éliminer le gaspillage et les abus.

Oui, la Tunisie peut éviter, quoique de plus en plus difficilement, le passage par le FMI ou le cadeau empoisonné de l'extrême droite européenne. Encore faut-il qu’elle fasse preuve de suffisamment de maturité et de sens des responsabilités. Au lieu des discours et slogans qui ont fait leur temps, seuls les sacrifices librement consentis permettront de sauver la Tunisie de l'effondrement et de la perte de sa souveraineté et peut-être même de son indépendance.

Il faut absolument éviter la réédition du scénario funeste de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle.

Poster commentaire - أضف تعليقا

أي تعليق مسيء خارجا عن حدود الأخلاق ولا علاقة له بالمقال سيتم حذفه
Tout commentaire injurieux et sans rapport avec l'article sera supprimé.

Commentaires - تعليقات
Pas de commentaires - لا توجد تعليقات