Référendum de Saied : une victoire à la Pyrrhus.

L’annonce des résultats du référendum sur la nouvelle constitution suscite des réactions dubitatives ou carrément critiques de la part des partenaires étrangers de la Tunisie qui ne cessent, à cette occasion, de rappeler leur soutien aux aspirations démocratiques et sociales du peuple tunisien.

Cette expression diplomatique pourrait être le prélude d’une formule aux conséquences extrêmement préjudiciables de “régime tunisien” avec l’opprobre et le coût diplomatique et économique que cela pourrait comporter pour un pays à l'économie chancelante.

Certains patriotes chatouilleux pourraient crier à l'ingérence étrangère. Toutefois, la manière avec laquelle la Tunisie avait obtenu, depuis 2011, un soutien économique appréciable de la part de ses partenaires étrangers, qu'elle a dilapidé avec la plus grande inconscience, et la conjoncture internationale qui met à mal les économies les plus solides et les mieux gérées, nécessitent une plus grande réceptivité de notre part aussi bien à l'intérieur qu'à l'international.

Au lieu de se laisser griser par le taux soviétique des oui au référendum, une attention particulière devrait être accordée au taux très élevé d’abstentionnistes qui dépasse les deux tiers, pour engager un processus de concertation sérieuse et sincère avec les diverses composantes de la scène politique, de la société civile et des partenaires sociaux.

Il faudra tout faire pour que le référendum ne s'avère pas une victoire à la Pyrrhus. Roi d'Epire (297-272 av. J.-C.) qui rêvait d'étendre son royaume vers l'Occident et vers l'Orient pour reconstituer l'Empire d'Alexandre et reconstruire l'unité du monde grec, Pyrrhus s'était exclamé, à la suite d’une victoire arrachée au prix de pertes considérables « Encore une victoire comme celle-là et nous sommes perdus ».

La raison et l’ouverture franche et sincère à l’autre sont devenues urgentes et vitales pour la Tunisie.

Référendum du 25 juillet 2022:

-Érosion significative de la base électorale du président Kais Saied en dépit du contrôle de l’administration et du processus électoral.

-Plus de 70% de l'électorat ne s’identifient pas avec la constitution et le style de gouvernement de Kais Saied ou les rejettent carrément.

-L’exercice solitaire du pouvoir commence à montrer ses limites et à tester la patience des Tunisiens.

Détail intéressant du référendum sur la constitution rédigée et proposée par le président Kais Saied, en attendant les chiffres définitifs:

D'après Sigma Conseil, alors que 23% des électeurs enregistrés ont approuvé la constitution, parmi les 75% d'électeurs qui n’ont pas voulu participer au référendum, 29% auraient motivé leur abstention par la crainte d’une dérive dictatoriale en cas d'adoption de cette constitution.

En attendant, la publication des chiffres définitifs, cette proportion si elle devait être confirmée, nécessiterait une mûre réflexion et des mesures sérieuses pour rétablir la confiance qui semble sérieusement ébranlée alors que le pays s'apprête à faire face à une série de mesures douloureuses pour sauver l'économie de la faillite.

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