Les relations de voisinage : un exercice d'équilibrisme dangereux pour la Tunisie

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, s’il peut sembler que le statu quo territorial chez nos voisins libyens et algériens pourrait être perçu comme un gage de stabilité régionale bien que le demi-siècle écoulé doive inciter à nuancer cette perception, les tendances séparatistes, à un stade avancé en Libye, et couvant sous les cendres en Algérie, indiquent que si les frontières actuelles donnent à ces deux états les moyens de la force qui même si elle reste relative leur permet quand même de déstabiliser leurs voisins y compris la Tunisie, elle n’en mettent pas moins ces deux entités dans une impasse politique intérieure car les différentes ethnies qui les composent ont des vues divergentes sur le projet de société rendant subversif et intenable tout processus démocratique.

Pour ces deux états, car il serait hasardeux de parler de pays, aux frontières problématiques selon le terme utilisé par Sergei Lavrov, le ministre russe des affaires étrangères, la cohésion ethnique et sociale restera un défi herculéen et toute perspective démocratique surtout dans un pays voisin aux ressources plus modestes, une alternative insupportable et une menace existentielle.

Ce n’est pas par hasard ni par une animosité gratuite que les directions politiques successives de ces deux états voisins ont cherché par divers moyens à déstabiliser la Tunisie et à faire capoter le processus démocratique même quand il était en gestation et à son stade primaire en Tunisie sous Feu Bourguiba.

Outre la disproportion de taille qui rend les relations de voisinage un exercice d'équilibrisme dangereux pour la Tunisie, la perception de toute progression de la Tunisie vers une démocratie vibrante une menace existentielle pour ces régimes et une mauvaise inspiration à ce qui est considéré comme des velléités séparatistes pu même indépendantistes dans ces deux états voisins.

Même si la Tunisie pouvait présenter une menace militaire dérisoire pour ces deux états, en raison principalement de la disproportion des moyens, elle n’en reste pas moins une menace mortelle par sa plus grandes homogénéité ethnique et sa cohésion sociale offrant les conditions objectives d’un projet commun d’avenir et d’instauration d’une démocratie durable et garante de l’union nationale.

Ces deux états tels qu’ils sont actuellement territorialement configurés devront à terme connaître au mieux le sort de la défunte Union des Républiques Socialistes et au pire celui de l’ancienne Yougoslavie.

Aussi, concernant son voisinage immédiat, la Tunisie devra faire le choix entre le statu quo du demi-siècle écoulé jalonné par l’attaque de Gafsa et autres épisodes douloureux ou le processus d'autodétermination des ethnies réprimées dans ces deux états voisins héritiers de frontières tracées par les puissances coloniales pour leurs intérêts et au détriment de ceux des populations autochtones et de toute perspective démocratique dans ces anciennes colonies.

Poster commentaire - أضف تعليقا

أي تعليق مسيء خارجا عن حدود الأخلاق ولا علاقة له بالمقال سيتم حذفه
Tout commentaire injurieux et sans rapport avec l'article sera supprimé.

Commentaires - تعليقات
Pas de commentaires - لا توجد تعليقات