Certains en Tunisie mettent leurs espoirs dans un futur énième remaniement gouvernemental censé enfin entamer la relance socio-économique attendue de plus en plus impatiemment.
Tandis que d’autres, plus audacieux et radicaux, appellent de leurs vœux un changement de leadership espérant ainsi, à leurs yeux, casser le cycle de stagnation et dans de nombreux secteurs de régression.
Ils oublient ou feignent d’ignorer que la Tunisie ne fait qu’alterner les dirigeants, responsables et idéologies depuis 2011 avec les résultats qui n'échappent à personne.
Le paradoxe de la Tunisie semble être une ambivalence profonde entre un conservatisme atavique frisant l'immobilisme, chaque groupe défendant avec acharnement ses acquis et lignes rouges, et le sentiment d’une nécessité de changement dont les modalités sont toutefois redoutées et rapidement refoulées.
Tant que le déclic psychologique et culturel de la nécessité du changement avec ses modalités et sacrifices ne sera pas pleinement assumé, il y a tout lieu de craindre que le moindre départ de l'immobilisme à quelque niveau que ce soit ne sera qu’incantatoire et au mieux éphémère et sans effets positifs.