Tout accord international signé par des autorités politiques sans une consultation nationale suffisamment transparente et crédible risque fort de ne pas jouir de la légitimité nécessaire à la survie politique de son signataire.
L'Union Européenne qui se targue d'être une structure démocratique, devrait être attentive à l'exigence de transparence et d'adhésion préliminaires à tout accord qu’elle prétendrait extorquer d’un exécutif tunisien à court de marge de manœuvre et d’alternatives diplomatiques pour se laisser embarquer dans une transaction qui risque de s'avérer onéreuse socialement, sécuritairement et diplomatiquement au point d'être intenable.
La Tunisie a connu récemment des malentendus et des tensions avec des pays du Maghreb et d’Afrique sub-saharienne. Tout accord sur la gestion du flux migratoire signé dans la précipitation et l'opacité, risque fort de creuser davantage la solitude de la Tunisie au point d'en faire un paria dans sa propre région.