L’UGTT : luttes et compromissions

Photo

Dans les périodes dites révolutionnaires ou de grandes contestations sociales, il va de soi que les remises en question vont concerner toutes les institutions qui gravitaient autour du régime, y compris les syndicats, d'autant plus que l'UGTT, , a connu ses moments obscurs, ses allégeances douteuses , ses compromissions et sa mise au pas soit par Bourguiba soit par Ben Ali....

Mais réduire l'histoire de l'organisation syndicale à ces moments de soumission à l'ordre despotique, c'est méconnaître sa longue histoire militante, ses luttes syndicales et politiques, sa résistance et le fait qu'elle ait été à un moment donné le seul parti de l'opposition en Tunisie.

Je parle d'une organisation nait sous les meilleurs auspices avec Hached, leader nationaliste s'il en est, qui a enfanté de grands patriotes , de vrais syndicalistes, dévoués à la cause ouvrière et aux bonnes causes, de grands militants qui ont combattu le colonialisme et qui ont contribué après l'indépendance à maintenir un semblant de vie démocratique dans le pays quand l'UGTT était, au gré des alliances, le principal parti d'opposition en Tunisie....

Les grandes mobilisations sous Bourguiba ainsi que les grands moments de protestation sociale furent l'œuvre de l'UGTT, la "achourisme" a tenu tête au tyran-mégalomane et a payé cher ses prises de bec ponctuelles avec Bourguiba....

Puis, vint 1987, l'UGTT affaiblie et décapitée, est revenue au giron du RCD, désormais sous sa tutelle et son étroite surveillance, en dépit de quelques luttes sporadiques, elle va devenir son alibi, son instrument de persuasion pour maintenir artificiellement un semblant de paix sociale et sa caisse de résonance....

Des syndicalistes corrompus, opportunistes et dont la complicité a été achetée par le tyran mafieux se relayèrent à la tête de la centrale syndicale, de moins en moins crédible, L'UGTT n'était plus qu'un simple faire-valoir du régime…

Monsieur Taboubi, si je vous rappelle encore une fois ces faits historiques, c'est pour vous dire que vous n'êtes pas habilité à parler de liberté, de démocratie , de patriotisme et de lutte contre la corruption….Et si d'aventure on ouvrait les dossiers de corruption de l'UGTT et si on examinait les fortunes frauduleuses de nombreux syndicalistes..

Je comprends aussi la déception de certains ou leur colère, le fait qu'ils pensent avoir été trahis par le syndicat, que celui-ci pour cause probablement de l'anti-islamisme d'un des courants qui le traversent, ait permis la relance politique des forces contre-révolutionnaires ou assimilées…

Je ne pense pas que l'UGTT ait saboté le processus révolutionnaire, mais quelque part, elle l'a ralenti…au profit de l'ancien régime…Il y a eu par moments des alliances très suspectes, en plus, je suis persuadé que d'anciens rcédéistes ont tourné rapidement casaque pour devenir syndicalistes…Taboubi et l'UGTT doivent comprendre que le champ politique s'est élargi grâce à la démocratie et qu'en démocratie, le syndicat n'est plus le seul et unique "canal politique"….

Poster commentaire - أضف تعليقا

أي تعليق مسيء خارجا عن حدود الأخلاق ولا علاقة له بالمقال سيتم حذفه
Tout commentaire injurieux et sans rapport avec l'article sera supprimé.

Commentaires - تعليقات
Pas de commentaires - لا توجد تعليقات