Jaouhar Ben Mbarek, les progressistes et les médias mainstream…

Journalistes et chroniqueurs tunisiens, hormis ceux et celles qui sont restés stoïquement en retrait par rapport à la guerre sans relâche conduite avec âpreté contre le processus démocratique, peu nombreux hélas, n’ont jamais caché leur mépris à l’égard de la révolution qu’ils avaient espéré naïvement confisquer au profit de leurs anciens bienfaiteurs, ceux avec qui leurs accointances ne sont pas une simple vue de l’esprit.

La plupart d’entre eux vivaient et vivent en parfaite symbiose avec les résidus du novembrisme, : on se reconnaît là où l’on gagne plusieurs fois le smig. Passe-moi la rhubarbe, je te passerai le séné. La collusion n’est plus à démontrer, elle est à démonter.

La situation est telle que nous la connaissons: déplorable, morose, invivable mais rares sont ceux qui honnêtement pointent du doigt les vrais responsables, les vraies causes et les vrais enjeux...parce qu'il est bénéfique d'alimenter la colère et de donner du grain à moudre au populo pourvu que celui-ci regrette amèrement son insurrection et troque sa liberté et sa dignité contre une sécurité-répression et un ersatz de démocratie aux allures vachement tyranniques!

La réaction tunisienne, bonne pourvoyeuse de conspiration, avec des alliés "hasardeux" ont dressé un miroir déformant face aux citoyens et la société pour leur donner à voir d'eux-mêmes une image négative, tronquée et assombrie.

Le mensonge, l'intox permanente et le buzz ont fini par avoir raison de la mémoire des Tunisiens qui s'engouffrent comme un seul homme dans les couloirs de l'abattoir moral et intellectuel dans lequel ils sont conduits en un mouvement bovin bruyant et involontaire.

Souvenons-nous de 1984 d’Orwell : pour jeter l’esprit dans la confusion mentale, faites dire aux mots exactement le contraire de ce qu’ils signifient. Avec le service des médias et celui d’une éducation ne comportant pas la moindre once de critique, vous produirez des esprits confus.

Une certaine Tunisie n'aime vraiment pas ses concitoyens, pire elle les méprise ! Cette haine inextinguible de la part d'une certaine élite réactionnaire et de beaucoup de technocrates, intellocrates, journalistes gyrophares, décideurs économiques, tous unis contre ce qu'ils considèrent avec dédain, sinon dégoût comme la masse ruminante, vulgaire et inculte, c’est-à-dire 90% de la population.

Cela transparait de presque tous les discours de soi-disant intellectuels de basse-cour et d'une frange non négligeable de cette "gauche modérée et mondaine" qui se prétend nationaliste, souvent assez proche des courants de pensée destourienne, ou rcédéiste puis d'ultralibéraux suivis de cette cohorte d'intello-bobos déguisés en Don Quichotte fréquentant assidument les plateaux de Attassia et des diverses radios privées.

La stratégie actuelle : Jaouhar Ben Mbarek en est la parfaite illustration

La stratégie est d’inclure des éléments de friction entre les protagonistes de cette révolution, de mettre à l’écart l’aile la plus radicale en l’isolant à travers des campagnes ponctuelles de dénigrement relayées par les réseaux sociaux dont la liberté d’informer n’a d’égale que la liberté de manipuler et, hélas, trop souvent d’être orientés par mimétisme ou subordination consentie vers les thèmes instigateurs de divisions et producteurs de haine.

Le harcèlement que subit depuis quelques jours Jaouhar Ben Mbarek est quelque chose d'hallucinant...Les médias mainstream cherchent, en l'invitant, à le clouer au pilori , à le présenter comme un traître, un opportuniste , un vendu qu'il faut vouer aux gémonies et crucifier non pas parce qu'il s'est opposé au putsch constitutionnel mais parce qu'il a formé un front avec Ennahdha, or, pour eux, Ennahdha est l'ennemi commun, celui qui doit être abattu et sur lequel ils s'acharnent depuis dix ans.

Les chiens de garde de l'ancien régime , ses sbires...sont ceux-là mêmes qui aujourd'hui s'acharnent sur Jaouhar Ben Mbarek afin qu'il ne serve pas de "mauvais exemple" à d'autres progressistes qui pourront lui emboîter le pas et surmonter leurs haines imbéciles et anachroniques.

Ce n'est pas qu'ils cherchent à le ramener dans leur giron, mais en utilisant ces méthodes viles, dignes d'un tribunal d'inquisition, en le soumettant constamment à des interrogatoires serrés dignes de la Gestapo, en cherchant à ébranler ses convictions de démocrate, ils envoient des messages clairs à ceux ou celles qui auront l'audace de suivre l'exemple de Ben Mbarek: voilà comment vous serez traités si d'aventure vous vous acoquinez avec les nahdhaouis....

Ce modus operandi(la chasse aux sorcières), ils l'ont hérité du régime policier et mafieux de Ben Ali: salir la réputation des démocrates, les accuser de trahison et d'autres forfaitures afin de les décrédibiliser, de les rabaisser et de les humilier.

Du vieux maccarthysme à la sauce fasciste tunisienne, là-bas, c'était les communistes...ici c'est les islamistes…diaboliser, diaboliser ...il en restera toujours quelque chose…

Les fascistes ont une sainte horreur des moutons noirs et de ceux et celles qui ne bêlent pas avec le troupeau et qui ne suivent pas l'élan bovin et caprin...Ils intimident pour faire peur aux autres, ceux dont les convictions démocrates s'effritent au premier coup de vent.

L’alibi « Ennahdha » brandi comme un épouvantail par la vieille nomenklatura politique et ses nouvelles recrues a servi pendant onze longues années , il fut un argument de vente assez efficace pour réhabiliter « le vieux, l’ancien » et saccager « le neuf », timoré, inconséquent, excellant dans un dilettantisme ahurissant et dont les funestes dissonances et les incroyables pétarades concoururent d’abord à sa désagrégation, ensuite à sa défaite.

Le fascisme nait là où abdiquent les démocrates…alors que les démocrates ne devront jamais abdiquer car leur abdication est la vraie trahison.

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Commentaires - تعليقات
Abderrahmane
17/10/2022 05:58
Bravo