Démocratie et vanité : Petitesse des hommes et grandeur du dessein !!!

On aurait certes apprécié que tous ceux qui contestent le coup d’Etat, qui s’y opposent gentiment, discrètement, prudemment, modérément, vigoureusement ...se rassemblent sous une même bannière et rament dans le même sens, celui du combat désintéressé, cela aurait été bénéfique pour tout le monde, la mobilisation aurait été plus importante et cela aurait sans doute abrégé la parenthèse putschiste…

Or, ce que nous observons depuis dix ans nous ôte rapidement cette illusion.

Des personnes à l'ego surdimensionné, des starlettes de la politique-spectacle, des prêtres défroqués veillant au grain pour que leurs ouailles ne fréquentent pas d'autres chapelles, des sectaires profondément convaincus que les guerres idéologiques sont plus importantes que la bataille pour la démocratie, des opportunistes sournois atteints du syndrome de la tête d'affiche et qui boycottent toute mobilisation dont ils ne sont pas les protagonistes....Et puis, la cohorte des sceptiques, des pessimistes, des dubitatifs.... Ceux-là empêchent les grandes mobilisations nationales et œuvrent pour que nous restions divisés même quand leur liberté et la nôtre sont en péril....

Une manifestation contre le retour de la dictature n'est pas une promenade de santé, c'est d'abord un engagement citoyen, c'est ensuite une manière de défendre et de protéger la diversité et la pluralité, c'est enfin un grand moment de solidarité, d'union et de fraternité....

Il existe dans l'histoire des nations des moments où l'on doit admettre sa petitesse par rapport à la grandeur du dessein…Le dessein cette fois-ci est tellement grand qu'il mérite tous les sacrifices…

Les évidences....

Encore faut-il être doté d'un minimum de bon sens pour les comprendre.

La succession d'épisodes violents révèle la nature profondément fasciste et policier du régime actuel, certains ont mis du temps pour l'admettre, d'autres, plus obtus, sont encore dans le déni et espèrent que le projet politique du Président soit vite mis en place pour apporter un cinglant démenti à nos cris d'orfraie.

Or, il n'existe aucun projet comme ce fut le cas avec le bluff historique du 7 novembre 1987, dont les protagonistes savaient qu'ils allaient remplacer un dictateur sénile par un dictateur plus vigoureux et moins éclairé que son prédécesseur…

Nous n'apprenons rien des leçons du passé et quand bien même elles seraient utiles, elles demeureraient opaques et illisibles pour ceux qui continuent à croire que l'homme fort est nécessaire pour conduire le troupeau et que ce troupeau est moins docile si d'aventure on le laisse paître en paix sans un berger muni de son gourdin et accompagné de ses chiens de garde.

La seule alternative à la démocratie est la dictature, et la dictature, là où elle s'est épanouie, y compris dans nos contrées, est synonyme de pauvreté, d'inégalités, de corruption, d'injustices, de discrimination, de clanisme, de clientélisme, de privilèges dus aux courtisans, de domestication des esprits et des institutions….

On le sait parce qu'on l'a vécu et on le sait parce que ponctuellement ça débouche sur des conflits sociaux majeurs quand la crise économique, presque endémique, se greffe sur la crise politique et sociale.

Il existe certes, dans tous les pays du monde, des personnes rétives à la démocratie, soit pour des motifs idéologiques soit à cause de leur ignorance, ceux-là ne sont pas minoritaires et constituent la cheville ouvrière de tous les fascismes, ils savent déployer leur artillerie dans les moments de crise. Moments propices à cause des tensions sociales qu'ils suscitent, pour les discours populistes violents, sectaires, et caressant dans le sens du poil le peuple…

La vague populiste croit au fur et à mesure que les facteurs de crise se multiplient et que les résistances démocratiques s'affaissent, or, ce populisme ne présente aucune issue à ces crises, bien au contraire, il va les aggraver et créer de nouveaux clivages, de nouvelles inimitiés, de nouveaux ennemis à chaque fois que sa permanence est menacée.

Il a toujours pratiqué la fuite en avant quand il se sent en danger, ciblant des ennemis fantasmés, jusqu'au jour où son imposture se révèle au grand jour et qu'il s'effondre comme un château de cartes.

Tout cela l'histoire nous l'enseigne car les mécanismes sont les mêmes et les issues sont identiques.

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