Un gouvernement n'est pas l'arche de Noé....

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La formation d'un gouvernement de coalition dans les circonstances critiques qui sont les nôtres nécessite de la cohérence et des choix déterminés par le programme à mettre en œuvre et à exécuter au cours du mandat et qui traduisent la ou les volontés des partis concernés par la coalition à combattre la corruption, à initier les grandes réformes et à s'attaquer aux problèmes chroniques: inégalités sociales et régionales, chômage, infrastructures anachroniques et délabrées, secteurs sinistrés (enseignement, santé, transports...), criminalité organisée, bureaucratie vénale et sclérosée, fraude et évasion fiscales....

Il va de soi que les chantiers sont nombreux et qu'un gouvernement issu de concessions délictueuses et de compromissions morales ne pourra gérer que l'inertie et l’immobilisme, ce qui l'obligera à être la proie docile des lobbies mafieux et des réseaux d'influence.

Se délester des partis « encombrants » (politiquement et moralement) est une façon de marquer son territoire et d'indiquer la voie à suivre et la conduite à tenir…L'exclusion en démocratie obéit à deux règles : la majorité qui se construit selon des objectifs communs et une vision commune, et le droit sacro-saint de la minorité de s'opposer à cette majorité.

Je disais que Fakhfakh ne devait pas se plier aux conditions moralement compromettantes et qu'au pire des cas, les compromis nécessaires ne doivent pas s'apparenter à de lâches renoncements...Lui, il n'a rien à perdre, bien au contraire....

"L'esprit partouzard"en politique

J'ai toujours été contre "l'esprit partouzard"en politique et contre la formation de coalitions hétéroclites, peu cohérentes dont les protagonistes n'ont ni valeurs communes, ni programme commun, ni la même perception des priorités et urgences, leur seul et unique dénominateur commun étant la peur de la solitude et de l'isolement et éventuellement la disparition des radars médiatiques.

Or, aucune stabilité gouvernementale n'est possible si les facteurs de dissension et de conflit supplantent les raisons, souvent objectives et de nature rationnelle , d'une cohabitation apaisée propice à la bonne gouvernance et à l'atténuation des rivalités personnelles ou idéologiques au profit d'un travail d'équipe pour faire face aux problèmes socio-économiques complexes et dont la permanence en cas de non-résolution progressive risque de déboucher sur des protestations sociales de plus en plus violentes et incontrôlables....

Le consensus nécessite un travail pédagogique que doit accomplir monsieur Fakhfakh si tant est que ses arguments convainquent les réticents et dissuadent les fauteurs de trouble et les semeurs de zizanie. Il doit évacuer tous les éléments de discours susceptibles d'alimenter les méfiances et d'éveiller les susceptibilités provoquées par l'échec du gouvernement Jomli.

La formation d'une coalition gouvernementale nécessite une longue et laborieuse concertation avec les partis politiques et les groupes parlementaires, elle présume l'élaboration d'un programme commun où seront clairement répertoriées et définies les urgences et les priorités et où seront cernées avec précision les actions à entreprendre pour leur résolution.

Elyès Fakhfakh doit insister sur le programme du gouvernement et rester en dehors des inimitiés qu'entretiennent entre eux avec une ferveur mystique les amis d'hier et les ennemis d’aujourd’hui…cette pente est dangereuse et s'il l’emprunte, elle va abréger les pourparlers et nous conduire vers des élections législatives anticipées. Il est contraint d’aplanir toutes les difficultés résultant des différends entre les partis concernés par la formation du gouvernement et identifier désaccords et incompréhensions qui présentent un risque et une entrave pour la réussite de tout le processus.

Enfin, il devrait soumettre son projet à tous les partis politiques sans exclusion et constituer son gouvernement (si l'arithmétique le permet) avec ceux qui souscrivent à son programme et sont prêts à l'assumer et à le défendre.

Il sait que tout passe par l'ARP et que Kaïs Saied, même s'il l'a choisi, ne peut lui être d'aucun secours au cas où il n'aurait pas les 109 voix nécessaires pour l'obtention de la confiance du parlement.

Des élections législatives anticipées avec la même loi électorale sont parfaitement inutiles, tout le monde le sait, alors il convient de négocier avec intelligence ce virage décisif et de convaincre les réticents de l'opportunité de former une coalition qui ne soit pas le prolongement de leurs querelles puériles et irresponsables.

Je ne fais pas trop attention aux querelles et guéguerres puériles entre ultras de tel ou tel parti sur les réseaux sociaux, la plupart d'entre eux sont jeunes et ont les défauts de leur âge, ils n'ont pas cette maturité politique à même de leur permettre de discerner le bon grain de l'ivraie et de porter la réflexion hors des sentiers battus du dilettantisme politique et des sarcasmes de collégiens boutonneux…

Ceux qui sont en train de négocier la formation du gouvernement ne doivent pas être influencés par le bavardage et les borborygmes des éternels sceptiques....

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