La liberté ce n’est pas peu, c’est prodigieux !

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Certes, nous avons connu des déboires, nous avons vécu des moments difficiles, nous avons ressenti une profonde amertume provoquée par nos colères, nos frustrations, nos déceptions, notre inconscience et notre immaturité, mais quoi que fût le désenchantement, il ne pouvait dissiper ce bonheur indicible de s’être débarrassé d’un régime tyrannique hideux, odieux, castrateur et éminemment scélérat et mafieux !

Nous avions eu l’intuition qu’une fois le dictateur déboulonné, il fallait craindre son système, sa police, ses médias, ses héritiers et toute la rapacité d’une meute de délinquants et de fraudeurs, de corrompus et d’escrocs, de bandits et de voyous, en somme ces milliers de personnes qui constituaient le noyau dur du novembrisme et avec qui il fallait désormais en découdre.

Il était naïf de croire que tous les Tunisiens étaient contre la dictature et que les fanfreluches de Ben Ali allaient s’avouer vaincus et renoncer aux privilèges qui étaient les leurs quand ils formaient le cénacle des courtisans et des thuriféraires du despote et de sa camarilla !

Il n’eut pas de rupture radicale si bien que l’Etat mafieux n’a jamais été décapité et qu’il a survécu à la lame de fond révolutionnaire, grâce entre-autres au dilettantisme de la nouvelle classe politique, à sa frivolité, à son incroyable ingénuité car l’illusion consistait à croire, benoitement, que la veulerie pouvait reconnaitre ses torts et admettre que le pardon n’était légitime que si l’erreur était reconnue, pleinement assumée et convenablement réprimandée.

Or, les « rejetons de la dictature », ses avortons et ses orphelins ont été en permanence, en dépit des contritions passagères et mensongères, dans le déni de la vérité, estimant que les exactions et toutes les cruautés commises sous la dictature ne méritaient pas sanctions et que l’impunité, quoiqu’immorale et immonde, devait leur être accordée et garantie sous peine d’entraver et durablement tout le processus démocratique en cours en Tunisie.

L’intention des naufragés du RCD a été et demeure d’entrainer le pays dans un conflit pouvant conduire à des situations explosives et chaotiques, propices à un putsch et à un retour à la case dictature.

De telles velléités putschistes existent depuis 2011 et si elles ont été déjouées c’est parce que le peuple Tunisien, dans sa grande majorité, hormis les fascistes et leurs affidés, s’est fortement mobilisé pour défendre et protéger sa démocratie naissante et pour contrarier toutes les cabales fomentées par les nervis du RCD et leurs soutiens dans les médias et dans certaines institutions.

Toutes ces complicités n’étaient pas équivoques, fussent-elles surprenantes pour quelques néophytes du maelström politique tunisien, elles étaient prévisibles du fait que l’Etat profond a toujours entretenu des relations incestueuses avec le RCD et ses dérivés et que la subalternité de l’Etat profond, son assujettissement à la mafia locale n’était pas une vue de l’esprit mais un modus operandi vieux de soixante ans.

Etrange que nos vaillants démocrates aient privilégié les querelles de clocher et les rodomontades grotesques et qu’ils aient complaisamment et imprudemment cédé à leur narcissisme farfelu au point de croiser le fer avec leurs vieux alliés, alors que les survivants du benalisme, pourtant moralement déchus par leurs forfaitures ignobles, se rassemblaient sous la bannière de Béji Caïd Essebsi et préparaient la « reconquista »…, se travestissant, tantôt en bourguibistes, tantôt en modernistes, tantôt en progressistes…avec l’aide sans doute cynique et imbécile de la gauche tunisienne, dévoyée par ses inimitiés idéologiques chroniques envers Ennahdha… celui qui cède à la haine ou à la jalousie perd toujours face au pervers.

Les gentils démocrates sont attendrissants, que dis-je....affreusement pathétiques et pitoyables, ah cette compassion envers leurs tortionnaires !!!Cette espèce d'empathie grotesque envers les mafieux et leurs rejetons!!! Ah, ce mépris de soi, cette petitesse !!!

Les félons admirent votre complaisance, et vous la rendent bien!!!

Pourtant ce n’est pas faute de les avoir prévenus, en l’occurrence de leur avoir dit que la politique ne s'apprend ni dans les séminaires, ni dans les colloques, ni dans les laboratoires, ni dans les marabouts.

La politique doit s'inspirer d'un seul idéal : servir sans se servir, œuvrer pour le bien commun, être désintéressé et contribuer à l'essor d'une nation avec le souci constant de se soumettre à l'intérêt général.

La politique si elle est saine et vertueuse, elle se soustrait aux bassesses des opportunistes et à la petitesse des carriéristes, elle combat les égoïsmes et les discriminations, elle instaure la justice et l'équité, elle s'efforce d'imposer le droit et l'égalité de tous devant la loi.

La politique mesquine, féroce, vorace, cupide n'en est pas une, elle est le colifichet des voyous, des pervers, des mercenaires, des professionnels de la corruption et du clientélisme.

En huit ans, j'ai constaté que les dérives actuelles sont toutes imputables à ces mercenaires sans vergogne, ils sont nombreux, ils sont partout.

La mafia est nue...ses complices aussi....

Je suis persuadé que la sentence de l'histoire sera sévère à l'encontre de ceux et celles qui ont contribué soit par leur bêtise, soit par leur ignorance, soit par leur opportunisme, soit par leur veulerie au retour de l'ancien régime et de ses sbires, ce qui se passe à l'heure qu'il est à l'ARP prouve, si besoin est, que le régime mafieux et ses affidés ont l'habitude de l'impunité, que leur seul souci est de réhabiliter les coquins et les catins et d'enterrer tout espoir en un État qui ne soit pas le réceptacle de leur perversion morale.

Ceux qui font semblant de ne pas avoir compris les enjeux réels, ne sont pas stupides, ils sont complices et à ce titre ils ne bénéficient d'aucune circonstance atténuante.

Un État démocratique, un État de droit, un État fort de sa légitimité constitutionnelle, un État souverain et indépendant, un État où le citoyen n'est ni berné ni manipulé est tout le contraire d'un État hors-la-loi et voyou…

Si vous estimez que vos enfants ne sont pas censés vivre les mêmes humiliations que vous, agissez en citoyens libres et dignes.

Ne soyez pas cette masse docile et passive, encline à négliger ses droits et favorable… à cause de son silence, à tous les abus dont se rendent coupables les ploutocrates, une telle masse a un pouvoir de résistance si insignifiant qu’elle cautionne et légitime les passe-droits, la corruption, le népotisme, les fraudes, les falsifications, mettant ainsi en péril la pérennité de tout système républicain fondé sur le respect des lois et des règles constitutionnelles.

Permissive et indifférente, elle se désagrège au profit de groupes, sectes, tribus, familles…une infinité de microcosmes englués dans leur diversité économique, régionale, idéologique et totalement irréductibles voire farouchement hostiles au socle unitaire et identitaire, à ce bien commun qu’on appelle Nation ou État-Nation.

Dans les dictatures, en l’occurrence sous le régime scélérat de Ben Ali, la masse souvent empêtrée dans les contraintes d’un quotidien morose, pauvre et ignoble, se soucie peu de son devenir incertain et préfère, moyennant débrouillardise, astuces, magouilles et compromissions sociales et morales, s’atteler à l’immédiat, au contingent, à l’épisodique, à cet instantané fantasque… pour faire face aux épreuves féroces d’une survie aux relents déprimants et miséreux !

Inconsciente de son poids et tributaire de la compassion fugitive de ceux qui sont responsables de sa déchéance tant sociale que morale, cette masse abrutie et chloroformée est un non-sens dans la mesure où son existence est réduite à sa capacité de produire, de consommer et d’engendrer de nouveaux démunis, de nouveaux fragments de désespoirs inhibés et rapidement muselés !

Ce que nous constatons aujourd’hui avec quelque amertume c’est le souci constatant, permanent d’une soldatesque médiatique à la solde de lobbies économiques proches de l’ancien régime de reproduire des formes d’asservissement et d’abêtissement intellectuel ayant eu cours sous Ben Ali par le truchement de programmes de divertissement dont la finalité est de renouer avec le kitch, l’insignifiant, le folklorique, le vulgaire, le pervers, le rire gras et imbécile, le divertissement débile, l’abrutissement vil et mesquin, le sous-entendu obscène et malsain…Ceux qui avaient ravagé la culture en Tunisie, qui l’avait réduite à une caricature ignoble et farcesque, continuent leurs sales besognes avec un surcroit de cynisme, de ce cynisme écœurant dont sont capables les médiocres et les larbins !

Nous avons hélas une génération qui est rétive à tout changement, à toute reconstruction d'un État délabré, esquinté, en ruines, confisqué par une administration vénale, incompétente, médiocre et fainéante parce que le produit d'un clientélisme effarant et par une mafia dont les nombreuses ramifications rappellent l'Italie des Andreotti, Craxi et leurs alliés de cosa nostra.

Le sursaut moral d'une nation nécessite des valeurs, or, celles-ci, dans notre société, sont foulées aux pieds par cette génération justement et les générations auxquelles elle a transmis ses valeurs de pacotille....C'est triste!

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