Terrorisme et Pyromanes

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Le terrorisme est un fléau mondial alors que la mauvaise foi, sibylline et sournoise, est un cataclysme local, national !

A chaque fois que le peuple tunisien est endeuillé par une tragédie dont l’auteur abject est le terrorisme jihadiste ou daechien, les hyènes profitent du traumatisme engendré par ces crimes crapuleux pour affuter leurs armes et se lancer dans de longues invectives haineuses contre les libertés, la démocratie, les droits de l’homme et à l’évidence cette révolution qui leur est restée en travers de la gorge !

La mécanique est bien huilée, bien rôdée et s’enclenche dès que le terrorisme commet ses forfaits ignobles, la synchronisation est parfaite, le liturgie liberticide prête à l’emploi, les corbeaux de service sollicités et convoqués par les médias mainstream afin de corroborer les thèses les plus fantasques, d’accréditer l’idée fort répandue chez les thuriféraires de l’Etat policier, que sécurité et liberté ne font guère bon ménage, qu’il est nécessaire voire impératif de renforcer la première au détriment de la seconde et d’en supporter les dérives autoritaires probables pour combattre le terrorisme dans un premier temps et le vaincre ensuite !

Vous avez compris la recette : renoncez à vos libertés, toutes neuves et flamboyantes…si vous voulez vaincre l’extrémisme religieux et ses tristes avatars !

Serait-ce du chantage par hasard ??? L’Etat se sert-il de l’alibi terroriste pour renouer avec son passé autoritaire et despotique ??? Y aurait-il un soupçon de relation de cause à effet entre liberté et terrorisme ? La démocratie tunisienne est-elle à ce point subordonnée aux humeurs très discutables de ceux qui ne se sont jamais affranchis d’un fascisme ordinaire aussi cruel et inhumain que ce terrorisme qu’ils prétendent combattre ?

Le questionnement est fort utile pour ceux qui ne se laissent pas conter fleurette par les sbires de l’ancien régime et ceux qui les instrumentalisent à chaque fois pour discréditer le processus démocratique et l’affaiblir davantage !

L’Italie a vécu pendant vingt ans sous les feux nourris du terrorisme rouge, brun et mafieux, les années de plomb furent ponctuées par l’assassinant du leader démocrate-chrétien Aldo Moro et par l’alliance historique entre les rivaux de toujours : communistes et démocrates-chrétiens.

Pourtant, les italiens auraient pu avoir la nostalgie du Duce, ils auraient pu souhaiter l’instauration d’une dictature fasciste afin de rétablir ordre, sécurité et autorité de l’Etat malmenée au nord comme au sud par les collusions mafieuses et politiques.

Or, les italiens préférèrent s’unir contre l’hydre terroriste, mettant une sourdine à leurs conflits politiques et à leurs divergences idéologiques et donnant les moyens adéquats et la logistique nécessaire à la justice, aux renseignements et à la police pour affronter le terrorisme et taire définitivement sa capacité de nuisance !

On ne vit pas à la télévision italienne de faux experts et des matamores revendiquer une militarisation de la société et une réduction des libertés en échange de la neutralisation des Brigades Rouges.

On n’entendit pas quelques hurluberlus déguisés en sacerdoces profanateurs de la démocratie menacer le peuple des pires représailles s’il ne consentait pas à sacrifier la démocratie sur l’autel du terrorisme, parce qu’ils savaient que ce sont deux entités antimoniques et que le terrorisme épouse toutes les formes totalitaires et fascistes dont la finalité est de liquider justement la démocratie, son ennemi mortel !

L’exemple italien, comme celui allemand, en l’occurrence moins tragique, illustre la spécificité tunisienne dans la manière d’appréhender le fait terroriste, qu’il soit rouge, vert ou brun.

Une façon bien particulière, bien vicieuse, de relier le terrorisme à la démocratie, soudain considérée avec suspicion, comme si elle était responsable de l’apparition de ce phénomène criminel alors qu’elle en est la seule et unique victime.

Sommes-nous censés combattre la terreur par la terreur, la violence par la violence, la haine par la haine, l’extrémisme par l’extrémisme ?

Sommes-nous à ce point dépourvus d’arguments et d’intelligence pour répondre à la culture de la mort et de l’anéantissement par une culture, certes drapée des vertus de la République, mais tout à fait similaire ?

N’est-il pas plus opportun d’envisager une stratégie de lutte à plusieurs volets (social, économique, éducatif, sécuritaire, culturel et cultuel…), impliquant toutes les institutions et l’ensemble de la société pour éradiquer ce fléau en occupant toutes les terres qui l’hébergent, dont notamment la pauvreté, les inégalités sociales et l’exclusion ?

Dès lors que l’on isole le phénomène de ses causes réelles et que l’on entreprend à la manière de Don Quichotte de régler par son entremise des contentieux politiques et idéologiques, on n’est plus dans une logique de combat mais plutôt dans une logique d’alliances suspectes visant à déstabiliser l’Etat en vue d’en faire une proie facile !

Le registre de la peur associé à celui de l’intimidation en sont les ingrédients nécessaires à fortiori quand la volonté, bien que dissimulée, est de soumettre le peuple à un nouveau diktat !!!

Quelques esprits retors n’hésitent pas à parler de la nécessité impérieuse de débusquer un Poutine ou d’en créer un pour gouverner la Tunisie…Décidément, les vieux démons ne meurent jamais!

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