Chroniques apocryphes du bâtisseur de la 'Nouvelle République'.(6)

J-22.

Après Amine Mahfoudh qui m'a lâché sans vergogne dans un post sibyllin via Facebook, c'est au tour du Doyen Belaïd de suivre son exemple ce matin. Par voie de presse et en sortant les grands orgues.

Visiblement, ils n'ont guère goûté, ma façon de charcuter leur travail et in fine, imposer mes vues. Si bien que mon projet de constitution est à des années-lumière du leur, et en cela, il est vrai qu'il ne faut pas être, devin ou mage, pour établir une recherche en paternité susceptible d'établir la véritable filiation de cette nouvelle constitution.

Il n'empêche que sous ma férule, ils ont eu leur heure de gloire, ayant été sortis de leur anonymat de retraités, écumant les plateaux télés et radios, pour porter la bonne parole.

Croyez-moi, ces deux-là, vont vite passer du sommet au sommaire…

Maintenant, il reste plus que Bouderbala à faire irruption, mais à travers ses dernières déclarations, il semble être plutôt prêt à avaler toutes les couleuvres et même des boas. Bref, mes mandarins du droit constitutionnel, jouent, à présent, les enfants de chœur.

C'est d'un comble....

Ils ont pourtant bien acquiescé à chacun des successifs coups de canif que j'ai porté à la Constitution, dans les 6 derniers mois précédant le 25 juillet dernier : refus de laisser prêter serment à 11 ministres d'un gouvernement remanié et régulièrement investi par l'Arp, rejet de la promulgation de la loi relative à la cour constitutionnelle, elle aussi régulièrement adoptée, par ladite assemblée.

Alors que dans les deux cas précis, j'avais juridiquement 'compétence liée' et donc pas d'autre choix que de les valider et engager. C'est du moins, ce qu'ils n'ont cessé d'enseigner à leurs étudiants. Tout comme moi d'ailleurs…

Par la suite, ils n'ont rien trouvé à redire, lorsque j'ai brutalement et anormalement activé, l'article 80 de la constitution, envoyant valdinguer, dans une même farandole, et chef de gouvernement et tous les députés.

Par la suite, l'un d'eux (Mahfoudh) a poussé la forfanterie jusqu'à déclarer publiquement qu'il a été un des co-auteurs du décret 117, m'octroyant tous les pouvoirs et annonçant clairement mes intentions de futur potentat.

De ce point de de vue, personne n'était dupe.

Si ce n'est pas, en même temps, manquer de lucidité et avoir une bonne dose de malhonnêteté intellectuelle, il faudrait bien qu'on me l'explique...

Ils ont trouvé, de surcroît, fondé que j'organise un référendum, aussi illégal qu'illégitime, dans toute l'acception des deux termes.

Pas plus, qu'ils n'ont bronché, lorsque, j'ai éteint l'Inlucc, désactivé le CSM, bouleversé à mon avantage, la composition de l'Isie et lourdé pas moins de 57 juges, dont quelques-uns sont suspectés de corruption et tout le reste de non-adhésion à mes préceptes.

'And last but not least', ils ont de plus avalisé mon idée fumante de pseudo consultation électronique, trouvant qu'un taux de 6% de participants, n'est pas si rédhibitoire que ça.

Lorsqu'ils ont fini de plancher sur leurs travaux qu'ils savaient au départ 'consultatifs, ils ont été serviles au point d'acquiescer à ma demande, expresse, de ne pas publier leur avant-projet tant qu'i-l n'est pas encore devenu mon projet.

C'est dire...

Mahfoudh (encore lui) a même comparé ma démarche à celle de De Gaulle, en 1958, le confondant même avec celui de 1962 !!!

Il est vrai, le talent en moins et la supercherie en plus...

Mais ils croyaient quoi, ces deux-là, que j'allais endosser une constitution éthérée avec quelques modifications de forme, par-ci, par-là ?

Ce midi, j'entendais Mahfoudh, sur une radio, dire pour mieux se dédouaner, que nous étions désormais dans le pétrin. Sait-il seulement, qu'un pétrin peut en cacher un autre ?...

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