Les non-élus : Une splendide ignorance de la lettre et de l'esprit de la Constitution…

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Une séquence vient de s'achever avec le départ du gouvernement Fakhfakh qui a trébuché sur un conflit d'intérêts et par un retournement d'alliance entre Ennahdha, Qalb Tounès, Mostaqbal et une partie de Karama. Et ce faisant, l'idée d'un "chef de gouvernement du président de la République", une fumisterie intellectuelle fruit de l'imaginaire fertile de quelques activistes, qui a volé en éclats à l'épreuve des faits.

Un gouvernement qui a pourtant bien géré la crise Covid mais qui a laissé planer tout au long, l'impression qu'il était davantage une équipe composée de fournisseurs de l'Etat que de serviteurs de l'Etat.

Et ce, malgré la présence en son sein de quelques Fouquier-Tinville de la lutte contre la corruption.

Il est certes touchant de voir quelques ministres (et même parents de ministres...) qui n'ont pas démérité s'épancher sur les conditions de leur départ précipité et leur frustration de ne pas avoir eu le temps d'accomplir leur mission.

Ils savaient, néanmoins, dès le départ, qu'ils étaient assis sur un siège éjectable parce que le gouvernement auquel ils appartenaient était bâti sur une formidable mésentente. Mis en place grâce à une alliance parlementaire minoritaire et de circonstance, voulant absolument éviter un passage prématuré devant les électeurs.

Un gouvernement qui portait les ferments de son échec de par sa composition. Formé de personnalités politiques laminées à l'élection présidentielle (Fakhfakh, Abbou) et sévèrement battues aux législatives (Hamdi, Toumi, etc). C'est à dire des contre-élus.

Ainsi que d'autres individualités certes séduisantes (Azzabi, A. Hammami) mais qui ont toujours pris le soin de ne pas se mesurer aux urnes depuis qu'elles ont investi la sphère politique, il y a bientôt 10 ans.

C'est à dire des non-élus.

Cela fait ainsi beaucoup de déficit de légitimité électorale pour un gouvernement censé être de combat. Le gouvernement Mechichi qui vient d'être installé semble être de la même eau. Il sera dirigé par un chef animé, sans doute des meilleures intentions, mais nommé, parachuté et non-élu également. Du reste, comme tous ses prédécesseurs qui se sont succédé depuis l'avènement de la constitution de janvier 2014.

C'est là que le bât blesse.

A la déliquescence des institutions, à l'impuissance du pouvoir, à l'évanescence des règles du jeu politique, s'ajoute une splendide ignorance de la lettre et de l'esprit de la constitution.

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