Chroniques apocryphes du bâtisseur de la 'Nouvelle République'.(21)

J-5.

Il est grand temps pour moi de revenir rétrospectivement sur mon parcours depuis presque une dizaine d'années. J'étais un universitaire qui entendait terminer sa carrière paisiblement. Au cours de mes années de professeur, j'ai enseigné, beaucoup le droit constitutionnel et très peu les institutions politiques.

On le découvrira par la suite…

Dans les jeunes années, je me suis donné, une culture politique composite, plus ou moins mal digérée. Lisant pêle-mêle les œuvres de Sayed Qotb, Frantz Fanon, Michel Aflak et pour me détendre quelques fois, le livre vert de Kadhafi.

Je passais mon temps libre à discuter dans les cafés, et c'est là, où j'ai commencé à mesurer les attentes de toutes sortes de désespérés et de m'en imprégner aussi.

Un soir, pendant les débuts de la période transitoire survenue après la révolution du 14 janvier, où plutôt du 17 décembre, on m'a demandé de passer à la télé nationale pour donner un avis sur un point de droit, je ne sais plus lequel.

Ma voix caverneuse, mon débit saccadé, mon allure austère, voire ascétique, mon ton professoral, ont fait mouche pour ne pas dire merveille. D'autres apparitions ont suivi, et on s'est peu à peu piqué au jeu.

La télévision croyant trouver en ma personne son colifichet médiatique et moi, passionné de politique mais qui ne tenait en aucun cas à me laisser enrégimenter dans un parti, une tribune à moindre frais.

En somme, des intérêts bien compris, de part et d'autre.

Mes diverses interventions prenaient des allures de sentences, tombant comme des couperets sur telle ou telle actualité, affaire, scandale, polémique et étaient de plus en plus suivies, citées, partagées sur les réseaux sociaux par les jeunes et les laissés pour compte. Qui étaient bien souvent les deux à la fois.

Si bien que les uns m'appelaient Robocop, les autres Robespierre...

On me demandait de plus en à la radio, sur tous les plateaux télés privés.

D'anonyme je suis passé sans transition au statut de poids lourd de la scène politique que je déteste tant.

Sans me rendre compte, je suis devenu, l’expression d’un populisme protestataire, antiélitiste, contre l’ordre établi, surfant sur l’irruption torrentielle de tous les mécontentements, déceptions et colères.

Pendant que les élections présidentielles de 2019, approchaient à grands pas, se développa aussi mon flair pour sentir les courants porteurs de l'opinion et leur trouver un dénominateur commun.

Tout le monde connaît la suite…

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