Jour J.
Toute cette semaine a été l'occasion du passage à la télé de personnages qui militent pour le oui à mon référendum. Je dois concéder qu'au vu de la qualité des interventions, ce défilement télévisuel en continu, a été le plus grand désastre culturel depuis la disparition de la démocratie Athénienne et la chute de l'empire Romain...
Mais aujourd'hui, en ce jour de consultation populaire que j'espère plébiscitaire, un frisson traverse le pays, qui ne va pas tarder à tomber dans les fondrières de mon despotisme. Pour ce faire, il m'a fallu, depuis mon entrée en politique, cacher ma pensée, en faisant semblant d’être ce que je ne suis pas : un Démocrate…
Dans le for de ma conscience profonde, dans le secret de ma pensée, sans dire ce que à quoi j'adhère, ce à quoi je crois, ce à quoi se rattachent mes convictions politiques.
Enfin, je ne saurai jamais assez remercier les médias qui ont fait un extraordinaire travail de sape de tout premier ordre sur les difficultés de la transition démocratique que je me prépare à abréger. Grossissant le trait sur chaque événement, amplifiant chaque péripétie, toujours dans le sens de mes desseins inavoués.
Quand je pense qu'ils parlaient sans arrêt de 'décennie noire' en Tunisie.
A croire, qu'ils n'ont aucune idée de la décennie noire qui a touché l'Algérie dans le tournant des années 90 ou celle qui frappe encore la Libye.
Leur rôle amplificateur, a été tel, que je n'ai pas eu besoin de lancer mon propre parti pour étendre mes ramifications. Libérés du joug de l'ancien régime, ils se sont pris au jeu de la parole libre.
Même leur plume n'était plus serve.
Maintenant que leur mission a été bien remplie, au-delà de toutes mes espérances, il sera temps que je m'occupe d'eux...
A présent, il faut que je me dépêche, des posters muraux me représentant dans une posture Césarienne, commencent déjà à fleurir un peu partout…