Ils les ont emprisonnés. Maintenant, ils les dispersent.

Ghazi Chaouachi jeté à El-Nadhour, Ridha Belhaj exilé à Siliana, Issam Chebbi relégué à Borj Erroumi, Kamel Letaïef à Borj El Amri — et les autres ? On ne le sait même pas. Déjà, Jaouhar Ben Mbarek a été transféré à Belli (Nabeul). Des opposants envoyés aux confins du pays, privés non seulement de liberté, mais aussi de proximité, de contact humain, de défense efficace.

Ce régime ne se contente plus d’arrêter et de juger arbitrairement. Il frappe là où ça fait mal : dans le cœur des familles, dans la capacité de se défendre, dans le lien entre le détenu et le monde. Il sépare. Il isole. Il punit non ce qu’ils ont fait, mais ce qu’ils incarnent : la liberté, la dignité, l’insoumission.

À quoi servent ces transferts, sinon à briser la solidarité, à rendre les visites impossibles, à museler les avocats, à exténuer les proches ? À imposer l’humiliation en supplément de l’injustice ? À faire taire non seulement la voix, mais aussi l’espoir ?

Ce pouvoir veut broyer. Il veut faire disparaître les résistances.

Mais qu’il entende ceci : on ne disperse pas une idée, on ne transfère pas une conviction, on n’éteint pas la lumière en éloignant la lampe.

Ce que vit la Tunisie aujourd’hui est une persécution froide, planifiée, administrative. Une opération punitive digne des dictatures les plus obscènes.

Ce pouvoir agit comme un prédateur aux abois. Il sait qu’il ne convainc plus. Il n’inspire plus. Alors il frappe. Il exile. Il dissémine. Mais plus il frappe, plus il s’enfonce dans la honte et l’illégalité.

Ces transferts sont des actes de cruauté. Ils violent les normes les plus fondamentales du droit international, les règles les plus élémentaires de l’humanité. Ils sont le signe d’un régime faible, brutal, et dévoré par sa propre haine.

Qu’ils sachent une chose : aucun kilomètre n’efface la vérité. Aucune distance ne dissout le courage. Aucun cachot ne peut contenir la dignité.

Les geôliers passeront. Les bourreaux tomberont. Mais ceux qu’ils dispersent aujourd’hui sont les visages vivants de la Tunisie libre — aujourd’hui déjà, et demain plus que jamais.


لقد سجنوهم. والآن يشرّدونهم داخل السجون

غازي الشواشي رُحّل إلى سجن الناظور، رضا بلحاج إلى سليانة، عصام الشابي إلى برج الرومي، كمال اللطيف إلى برج العامري — والبقية؟ لا أحد يعرف أين هم. حتى جوهر بن مبارك نُقل إلى سجن بلي (نابل). معارضون يُنفون إلى أطراف البلاد، محرومون ليس فقط من حريتهم، بل من القرب، ومن الاتصال الإنساني، ومن حق الدفاع الفعّال.

هذا النظام لم يعد يكتفي بالاعتقال التعسفي و بالحكم الجائر . إنه يضرب حيث الألم أشد: في صميم العائلات، في القدرة على الدفاع، في الصلة بين المعتقل والعالم الخارجي. إنه يعزل. يُفرّق. يعاقب لا على ما فعلوا، بل على ما يُجسّدونه: الحرية، الكرامة، المقاومة.

ما الهدف من هذه التنقيلات، إن لم يكن تحطيم التضامن، وتعطيل الزيارات، وتكميم أفواه المحامين، واستنزاف أقارب المعتقلين؟ إذلال فوق الظلم، وصمت مفروض بدل الأمل.

هذا النظام يريد السحق. يريد محو كل مقاومة.

لكن عليه أن يفهم: لا يمكن نفي فكرة، ولا يمكن ترحيل قناعة، ولا يمكن إطفاء نور بمجرد إبعاده عن العين.

ما تعيشه تونس اليوم هو اضطهاد بارد، مُخطط، إداري. عملية عقابية بامتياز، لا تحدث إلا في أكثر الأنظمة قبحاً.

هذا النظام يتصرف كحيوان مفترس محاصر. لم يعد يُقنع. لم يعد يُلهم. فبدأ يضرب. يُرحّل. يُبعثر. وكلما اشتد بطشه، ازداد غرقاً في العار واللاشرعية.

هذه التنقيلات أعمال قسوة. إنها تنتهك أبسط قواعد القانون الدولي، وأبجديات الكرامة الإنسانية. وهي علامة على نظام ضعيف، عنيف، تلتهمه كراهيته.

ليعلموا هذا: لا المسافات تمحو الحقيقة، ولا النفي يقتل الشجاعة، ولا الزنازين تستطيع احتواء الكرامة.

الجلادون سيزولون. والسجّانون سيسقطون. أما من يبعثرونهم اليوم، فهم وجوه تونس الحرّة — اليوم، وغداً أكثر من أي وقت مضى.

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