Le secrétaire général du Parti Al Joumhouri, Issam Chebbi, a entamé depuis sa cellule une grève de la faim ouverte à partir du vendredi 7 novembre 2025.
Par ce geste extrême, il affirme agir en défense de l’indépendance de la justice et pour la libération de tous les détenus d’opinion en Tunisie.
Dans un message transmis par sa famille, il écrit :
« Je ne déteste pas la vie et je n’aime pas la mort, mais je préfère mourir debout pour mon droit et celui de mon peuple à la liberté et à la dignité, plutôt que de vivre dans le trou. J’ai décidé de résister à l’injustice et à la tyrannie jusqu’au dernier souffle et d’entrer dans une grève ouverte de la faim. Vive la liberté, vive la Tunisie. »
Arrêté le 22 février 2023 dans l’affaire dite du « complot contre la sûreté de l’État », Issam Chebbi a été condamné à dix-huit ans de prison à l’issue d’un procès politique et arbitraire. Il est détenu dans des conditions indignes : cellule insalubre, privation de lecture, restrictions sur les visites et isolement prolongé.
Cette décision de grève de la faim survient dans un moment critique, alors que Jaouhar Ben Mbarek, autre prisonnier politique, mène une grève de la faim sauvage depuis plus de dix jours et que Kaïs Saied multiplie des déclarations délirantes, prétendant poursuivre une « guerre de libération nationale » — une guerre contre qui, sinon contre son propre peuple, contre les opposants pacifiques, contre la Tunisie démocratique ?
Cette rhétorique délirante ne peut masquer la réalité : la Tunisie traverse l’un des moments les plus graves depuis son indépendance, où l’État de droit est piétiné, les libertés écrasées et les corps eux-mêmes transformés en armes de protestation silencieuse.
L’épouse d’Issam Chebbi témoigne avec dignité :
« Je suis fière d’un homme qui a choisi de résister pour la dignité et la liberté, même avec son corps affaibli. J’appelle toutes les personnes libres de ce pays à se tenir à ses côtés. Celui qui aime la Tunisie ne craint pas la mort et celui qui lutte pour elle ne sera jamais vaincu. »
Face à cette dérive autoritaire et à la brutalité d’un pouvoir qui se replie sur la peur et la haine, le corps d’Issam Chebbi devient un cri de vérité. Son geste n’est pas un appel au désespoir, mais un acte de résistance, un refus de la résignation et du mensonge.
Nous exprimons ici notre solidarité totale, indéfectible et fraternelle avec Issam Chebbi, Jaouhar Ben Mbarek, et tous les détenus politiques et d’opinion.
Nous saluons leur courage, leur dignité et leur foi dans la liberté.
Leur combat est le nôtre : celui d’une Tunisie juste, libre et humaine.