France : Le "monopole de la violence" qui définit l'Etat semble dissous.

Les scènes qui ne cessent de venir de la France si elles venaient d'un « petit » pays, aux alliances faibles, seraient prises comme un prélude à une guerre civile, à un renversement du régime.

Le nombre d'émeutiers sur tout le pays est tel que la police ne peut rien contrôler. Dans certaines régions (Angers), il y a eu des affrontements entre citoyens "ordonnés" et citoyens "émeutiers".

Le "monopole de la violence" qui définit l'Etat semble dissous.

Bien sûr, ce n'est pas et ce ne peut pas être une révolution, car une révolution nécessite une ligne directrice, des exigences politiques, des revendications, un modèle positif à imposer.

Mais il n'y a rien de tout cela ici, rien qui puisse convertir cette fièvre sociale en une meilleure vision de la société.

D'autre part, c'est aussi exactement la raison pour laquelle des révoltes de ce type réussissent - en ce sens qu'elles mettent l'autorité constituée en grave difficulté.

En fait, s'il s'agissait d'une manifestation organisée, politisée, visant la persuasion et la proposition, avec un agenda défini, elle aurait longtemps été mise sous contrôle, surveillée par les appareils de sécurité, sabotée par les médias, infiltrée par l'art, afin d'empêcher l'émergence d'une véritable alternative. C'est pourquoi les démocraties libérales - tout comme les autocraties - travaillent constamment pour préserver le pouvoir de ceux qui sont déjà au pouvoir.

Une fois diffusé l'idée - en principe très sage - que la démocratie, en assurant une véritable représentation aux instances du bas, serait capable de désintégrer les manifestations violentes et de permettre une amélioration harmonieuse de l'ensemble du corps social. Mais depuis longtemps, les démocraties libérales ont exprimé leur tendance ploutocratique carrément, devenant des forteresses protégeant le capital et les initiés de ZTL.

Par conséquent, en l'absence de représentation, et en présence des mécanismes habituels d'exclusion, d'exploitation et de fragmentation des sociétés capitalistes, la seule voie qui reste ouverte est celle de la destruction, du pillage, de la violence cathartique.

Les sociétés libérales démocrates ont souvent essayé de prendre en otage ces dynamiques et de les enfermer dans des enclos contrôlés comme les stades et les manigances du dimanche entre les ultras. Mais au-delà d'une certaine limite, la frustration et la colère ne peuvent plus être clôturées et elles explosent.

Ayant réussi à supprimer toute politique démocratique authentique, ayant absorbé les mécanismes de participation, ayant bloqué avec les chiens de garde des médias toutes les routes pour accéder au pouvoir, les élites se sont assurées de la non-contestabilité juridique de leur domination.

Mais cela ne laisse place qu'à l'expansion illégale, à la dévastation contrôlée, sans autre but précis que de faire savoir que "nous existons aussi".

Ce ne sera pas une révolution, elle n’a ni l'âme ni l’héroïsme de la révolution. C'est pourquoi les révolutions et les héros doivent, de toute façon, avoir des conditions sociales pour mûrir, des conditions que les sociétés démocratiques libérales ont démolies, créant une dégradation sociale désorganisée, individualiste, névrosée et dont a été supprimée la capacité de raisonner.

Ils voulaient avoir des bêtes de somme, alors ils ont eu - et ils obtiendront de plus en plus - des bêtes de proie.

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