Kundera m'a toujours communiqué une tristesse sans noblesse

Vu que tout le monde parle de Kundera et que nous sommes dans un médium où les opinions sans préjugés prennent le contrôle, je dirai les miennes aussi (sans préjudice des critiques particulièrement aiguës).

À propos de Kundera, je n'ai lu que deux livres et j'en ai commencé (et jamais fini) un troisième. J'ai lu "L'insupportable légèreté de l'être" et "La blague" et j'ai commencé à lire "Immortalité".

J'ai apprécié son talent évident de narration. Ses livres se laissent lire et on arrive à la fin assez facilement. Pour comparer un auteur à l'extrême opposé du spectre, Thomas Mann et surtout le Thomas Mann de romans tels que "Joseph et ses frères" cela vous demande d'avoir confiance et de nager à contre-courant pendant quelques centaines de pages, avant de comprendre le génie. Si vous y survivez, ces pages restent en vous comme un héritage à vie.

À Kundera, pour le meilleur ou pour le pire, rien de tout cela, et cela fait certainement partie de son succès.

Si on va au contenu, plutôt, à l'atmosphère existentielle, sociale, culturelle que tu respires, je dois dire que je t'ai toujours trouvé simplement existentialiste hors du temps, avec une veine particulière pour les désolés. Mais alors que dans l'existentialisme littéraire des origines, pas "La Nausée" de Sartre, ni "La Peste" de Camus, le désespoir a pris des traits vitaux, métaphysiques, parvenant à susciter un désir de découverte, d’approfondissement, de recherche d'une issue, chez Kundera, je n'ai trouvé qu’un "abattement ironique. "

Chez Kundera, il y a ce genre d'ironie particulière, involontairement « je sais tout », dont chaque ligne développe une idée qui ressemble plus ou moins à celle-ci : « Je les ai toutes vus, toutes les portes mènent au même carrousel en plastique, et même là, vous ne vous amusez pas beaucoup, croyez-moi. "

Voilà ce désespoir dénué de vigueur, dépourvu de tout sentiment d'ouverture, dépourvus d'"héroïsme" (parce que même dans le désespoir le plus irrécupérable il peut y avoir un sentiment de rivalité), il m'a intrigué dans le premier livre, je l'ai trouvé répétitif dans le second et insupportable quand il le traitait "presque théoriquement" dans le troisième.

Certes il y aura d'autres lectures, d'autres interprétations qui ont observé d'autres aspects qui m'ont échappé, comme c'est juste, mais au final Kundera m'a toujours communiqué une tristesse sans noblesse, un grain immersif sans colonne vertébrale, sur lequel j'ai aucune envie de revenir.

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