Ce que nous avons vu aujourd’hui ici et là, à Sousse et à Tunis en particulier n’est pas une autre révolution mais un autre « variant » de la contre-révolution.
Les ligueurs qui avancent masqués et se présentent comme des insurgés sont en réalité des complotistes. Ils se nourrissent non point d’idéologie mais de leur ressentiment, leur désarroi et surtout de leur déclassement.
Qui sont-ils au juste ?
Qui sont ceux qui s’en sont pris aux locaux d’Ennahdha, et toute la symbolique est là, qui sont surtout ceux qui théâtralement ont fait un usage indu du slogan de la révolution « le peuple veut la chute du pouvoir ».
Ceux qui ont manifesté aujourd’hui c’est l’alliance de fait entre la fachosphére et les fameuses « coordinations » de soutien au chef de l’État. Cette « manif » n’a pas été le tsunami promis. Notre pays n’a pas besoin de plus de malheur et surtout pas d’une vague de violence.
Soulignons cependant premièrement que le nombre de manifestants laissait à désirer. Les tunisiens, même dans la fachosphére ont été plus attentifs à un réflexe de sauvegarde qu’à tous les désirs « d’en découdre ».
On ne peut pas passer sans noter « l’indigence politique » de cette coalition de circonstance qui hormis la sempiternelle lutte contre les(khouyangia) n’a rien à proposer que des slogans creux et même, comble de la pauvreté et de l’outrecuidance, le credo de la révolution.
L’impression pour nous autres qui avons toujours lutté et contre l’islam politique et toutes les formes de la réaction est que le pli de la démocratie bien qu’encore fragile est irrévocablement et irréversiblement pris.
Il n’y aura aucun retour en arrière ni vers le parti unique ni vers aucune forme de « combattant suprême ». La fachosphére et les « coordinations présidentielles » ont démontré aujourd’hui leur absence d’impact.
Insurrection, complots et violence n’ont jamais contribué à bâtir une démocratie.