De l’art de faire un gouvernement.

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Et voilà le gouvernement est formé. Comme prévu il nous aura fallu attendre l’extrême limite du délai constitutionnel. Comme attendu les membres de ce gouvernement sont des personnalités anonymes, honorables sûrement, compétentes probablement.

Tombée du rideau, fin de l’acte premier de la représentation.

C’était bien la peine de nous infliger cette mascarade de longues et voyantes consultations et tant qu’à chercher des experts on aurait gagné en temps et efficacité en prenant le 3ème ou le 4ème haut fonctionnaire de la hiérarchie de chaque ministère. Ce sont ceux-là les vrais experts, les vrais techniciens, les vrais technocrates qui font vraiment tout et qui veillent à la pérennité de leur département.

Enfin, bref, le gouvernement est là et ce n’est peut-être pas l’essentiel.

Bien sûr nous écouterons attentivement la déclaration de politique générale du « premier ministre ». Il y a fort à parier qu’il ne sera pas question de la grande charte de l’eau et des ressources hydriques, qu’il ne sera pas question du « grand plan hôpital » pour parler de grands trains de chantiers et réformes cruciales et urgentes.

Nous aurons droit à des paroles lénifiantes sur la restructuration de la dette, sur la sempiternelle lutte contre la corruption, la nécessité de respecter nos engagements envers nos partenaires étrangers ... etc....

Arrivera le moment crucial de l’obtention de la confiance où tout le monde voudra fourbir ses armes pour la galerie. Hormis quelques anicroches et quelques escarmouches ce gouvernement sans plan, sans dessein, sans vision obtiendra la confiance d’un parlement qui n’est pas si fou et qui ne lui voudra pas que du bien.

Fin de l’acte 2.

L’acte 3, c’est un gouvernement de gestion du quotidien et de l’ordinaire, un premier ministre prenant ses ordres et attendant sa feuille de route, un parlement dépossédé mais en embuscade et au final un président de la république qui aura foulé du pied la constitution et organisé la « neutralisation réciproque » comme mode de gouvernement. Un piètre stratagème qui sera couronné d’illusions.

Au bout c’est le cul de sac .... la stagnation, l’immobilisme et la guerre larvée entre les partenaires politiques et les différents pouvoirs de l’état et au final une victime expiante... la Tunisie.

Dans tout cela, il n’échappe à personne, que c’est le président de la république qui est à la manœuvre et qu’il assumera seul la responsabilité de ce gouvernement qui file vers un échec certain, un échec qui va de soi.

Le président de la république cherche la neutralisation des partis et du parlement et par conséquence, le pouvoir solitaire.

Toute sa vision tactique est dévolue à cette énergie procédurière. Il n’y a rien pour La Tunisie.

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