A propos de « l’Etat comme office de crises ».

Anciens mais pouvant être actuels, des développements sur la théorie Marxiste de l’Etat considérèrent que ce dernier est fonctionnellement un "office de crises”. En ce sens, il provoque la crise pour légitimer son intervention et donc sa pérennité. Ainsi, il renforce une clef de répartition en faveur du capital et aux dépens du travail tout en faisant usage de l’idéologie pour justifier la captation de la rente.

Il favorise l’accumulation du capital conduisant à une baisse du taux de profit des capitalistes qui le soutiennent, pour intervenir en leur faveur. Il provoque les guerres de souveraineté pour permettre l’expansion de l’accumulation du capital, en exportant par là -même l’éventuelle crise sociale locale…. Et les exemples sont nombreux. C’est pour cela que l’état “normal” est celui de la crise (latente ou ouverte) et celle particulière est l’accalmie.

Cependant, dans un contexte comme le nôtre où la souveraineté nationale (économique en dernière instance) est controversée, l’accumulation du capital piétine, le travail n’est pas reconnue comme source de richesse et n’étant pas parvenu à s’adapter aux aléas du marché conduit par le capital, d’inexistence de vrais marchés à termes, et de monnaie locale ne servant à rien au-delà des frontières nationales, la fonction “d’office de crises de l’Etat” continue de se vérifier mais dans une perspective politicienne de proximité et de court terme, puisque désaxée par rapport à la question fondamentale de la répartition de la rente: un Gouvernement observant la catastrophe venir et qui fait filer de ses doigts la protection du citoyen; des partis politiques faisant médiatiquement le beau temps et la pluie, et se présentent continuellement, surtout à travers le parlement, comme une menace au dispositif de l’Etat en tant que « force concentrée de la société »; une Présidence de la République, ayant tenté depuis son investiture le soulèvement populiste sans aucun agenda économique et social clair à même de répondre concrètement aux attentes et défis du pays.

Elle a toujours pris la position de l’opposition contre le système alors qu’elle est pleinement dedans. C’est cette double localisation sur fond de dysfonctionnements institutionnels au sein de l’Etat et de colère recrudescente de jeunes sans perspectives porteuses, qui lui a permis de provoquer la crise ouverte pour se procurer la légitimité de gouverner.

J’espère me tromper.

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