Ben Ali, les universitaires et l’élite !

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Ben Ali, comme dans plusieurs pays où le premier responsable se couvre de spécialistes et Hommes de science pour avoir du crédit à ses choix de politiques même si à portée limitée, s’est entouré des meilleurs Professeurs de la place, surtout d’Economie et de Droit.

Au début, les gens ne critiquaient pas trop ses choix de politiques économiques et sociales entre-autres à cause de ces hauts diplômés qu’il a cooptés et les syndicats des travailleurs et l’opposition qu’il a domestiqués.

Cependant, les retombées étaient négatives au sein de l’Université, puisque la relève immédiate n’a pas été assurée, et après deux décennies, la réalité sociale était devenue révoltante puisque les disparités sociales et le chômage des jeunes étaient devenus structurels. Ceci m’a poussé à une petite réflexion sur l’implication de certains universitaires dans la gestion des affaires publiques tunisiennes durant les dernières années.

En principe, ces conseillers pourraient tirer leur force/ avantages de :

(1) leur capacité à fournir des propositions pertinentes, structurées et constructives sur fond de rigueur scientifique mais aussi d’altruisme intellectuel, et

(2) leur indépendance d’esprit au vu de leur personnalité scientifique supposée avoir été préalablement construite.

Ainsi, ils contribuent à l’élévation du niveau des débats de société ainsi qu’à la qualité du discours officiel, mettant à contribution le potentiel de l’Elite dans le progrès et le développement. Surtout en transition démocratique, leur rôle deviendrait plutôt de faire éloigner le décideur de son éventuel appétit politicien de reconduction, au profit de perspectives durables dont l’Institution est instrument et objectif à la fois.

À défaut, ils seraient dans une position inconfortable, marginalisés et même complices quand :

(1) ils se mettent dans la peau du “salarié croyant avoir eu une promotion sociale'',

(2) ils se désactivent malgré l’espace de liberté au moment où il faudrait intervenir pour apporter les éclairages supplémentaires sur les questions publiquement traitées parfois de manière partielle ou subjective.

Ils devraient intervenir aussi pour approfondir la compréhension des politiques économiques dont ils sont directement ou indirectement auteurs ou initiateurs. Ceci est au moins pour réduire le gap de perception entre gouvernants et gouvernés ; mais aussi pour éviter le risque de glissement vers l’inféodation à une hiérarchie établie pour la captation de la rente, voire de l’Etat– anéantissant en substance le potentiel avant-gardiste de l’intellectuel.

Ce dernier risquerait alors de se transformer en rhéteurs défenseur d’une situation et d’un discours dont il ne tire que les miettes, comme c’était le cas du temps de l’autocratie de Ben Ali, où tout le monde fut logé à la même enseigne face à la raison du statu quo.

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