Politiciens, cessez de fourrer le nez dans ce qui ne vous concerne pas !

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En 2013, un ministre, devenu plus tard ‘’chef de gouvernement’’, réclamait au premier étage de la Kasbah que ‘’Les Universitaires devraient garder leurs amphis, et n’ont rien à voir avec la gestion des affaires publiques, (…)’’. Et d’ajouter : ‘’ regarder les ministres de Finance dans plusieurs pays, ils ne sont pas universitaires’’.

Hier, un ex-ministre, sur les ondes de RTCI, a dit que ‘’les théoriciens et experts (comme s’il y avait un débat dans le pays) ont compliqué la situation’’, en enchainant -en gros- que le déficit public s’est élargi à cause du manque des recettes de l’Etat et l’augmentation des dépenses salariales, et que ‘’l’endettement et la taxation ont, de l’autre côté, augmenté’’. Quel exploit intellectuel !

Je dis à ce genre de politiciens que ce n’est pas la meilleure manière de poser les questions économiques actuelles et de se positionner dans le paysage médiatique.

Je n’entre pas dans la définition de la ‘’Théorie’’ et son statut ainsi que sa nécessité et ses liens avec l’investissement plus que vital que jamais dans le capital humain, qui semblent être non compris, voire platement confondus avec ‘’Idéalisme’’ ou même ‘’Métaphasique’’ par cette petite classe politique, majoritairement médiocre, qui n’est manifestement pas faite pour sauver le pays.

Ceci rappelle le retrait de certaines voix des années 60’s par rapport à la ‘’Philosophie’’, devenue plus tard une insulte, prise pour ‘’des complications intellectuelles inutiles’’ dont le rapport immédiat avec la réalité vécue ne fut pas évident aux yeux de ceux à capacité intellectuelle limitée ou résignés car à vision simplement contemplative - et non transformative- de la réalité sociale.

Je voudrais simplifier l’affaire à cet ex-ministre et similaires en disant que le fait de parler ‘’Taxe’’, ‘’Déséquilibre’’, ‘’Macro-économie’’ et en établir le lien dans un studio de Radio, c’est déjà une théorisation, certes bas-de-gamme, qui lui aurait permis, tant bien que mal, de prévoir l’évolution de la réalité dans le futur. Le fait de dire vers la fin de son intervention que ‘’j’ai une Thèse à présenter’’, c’est déjà une abstraction et donc une théorisation.

En fait, le ‘’Concept’’ est une synthèse entre une réalité infiniment compliquée d’une part et sa reproduction dans et par l’esprit d’une autre part. Accordingly, balayer d’un revers de main le terme ‘’Théorie’’ pour se perdre dans la nature et risquer d’amplifier l’inintéressant en minimisant l’essentiel, serait une grosse erreur dite ‘’Méthodologique’.

Je lui fais savoir aussi que l’équipe chargée de penser l’après crise en France est composée de 26 éminents économistes, tous ‘’théoriciens’’, dont une huitaine sont des prix Nobel ou presque tels que J. Tirole P. Krugman, O. Blanchard, et j’en passe, sans rappeler que le pionnier de la pensée macro-économique moderne à savoir J.M. Keynes ayant influencé les politiques économiques de la planète, était Le théoricien de son vécu, et chargé par le Gouvernement britannique d’évaluer les coûts de la IIème guerre mondiale dans son pays….

La dernière et je m’arrête là, est que J. Yellen, la nouvelle secrétaire d’Etat de Finance dans le gouvernement J. Bidon, ou D. Summers, le conseiller économique de Obama et bien d’autres sont des universitaires purs, spécialisés en théorique économique.

Enfin, outre l’absence presque totale de vrais débats économiques dans le pays, l’échec économique en Tunisie est entre autres dû non seulement à ce que les raisonnements surmédiatisés et donc les choix de politiques économiques sont en dehors de la théorie économique appropriée, mais aussi au manque de respect des universitaires et des compétences nationales.

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