Faudrait-il importer de l’abricot pour que son prix n’augmente pas ?

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En 2016, une surproduction locale d’orange d'une part, et un excès d’offre sur la demande d’huile d’olive sur le marché local vers la fin de la saison, d'autre part. Cette année, c’est le tour à l’abricot. Entre-temps, une non-synchronisation entre l’offre et la demande du lait. Tantôt il est rare et rationné sur le marché, tantôt il est abondant et jeté par terre.

Quels qu’en soient les mécanismes et les justifications statiques, il s’agit en dernière instance d’une perte aussi bien de la richesse nationale, que de bien-être quand les prix augmentent en présence d’une surproduction. Une minorité en tirera une rente.

Je crois que le problème n’est lié ni à une simple et bizarre licence d’exportation, en provenance du Ministère du Commerce, ni à un simple problème de Marketing à l’internationale… Ce sont des faits divers. Ces dysfonctionnements structurels poussent à poser les questions suivantes :

1- Quel a été le rôle du Conseil de la Concurrence, dont on n’entend plus parler depuis les 8 dernières années dans :


(1) la prévision des prix agricoles,

(2) le contrôle des circuits de distribution,

(3) le combat contre le comportement de monopole via la raréfaction des produits?

2- Quel a été le rôle du l’Instance de Contrôle des prix et… (Son nom est trop long) auprès de la présidence du gouvernement et ses représentations régionales?

3- Comment le Ministère de l’Agriculture se prépare-t-il la veille des saisons agricoles ? Et comment détermine-t-il la stratégie des prix?

4- Idem, pour le Ministère du Commerce.

5- Selon quels critères les licences d’exportation sont-elles octroyées ? Dans les pays qui se respectent, sans réponse à cette question, les autorités seraient accusées de corruption et de mauvaise gouvernance.

6- Pourquoi, cette licence à l’exportation (en dehors des critères de qualité des produits et leurs normes), a-t-elle été décidée ?

7- Qu’est-ce qui est plus urgent, l’exportation ou la licence? Certes, c’est la première. Mais, qu’est-ce qui a fait que le Ministère de tutelle ne les ait pas livrées à temps? Si la licence est appliquée pour que les prix n’augmentent pas, ce ne serait pas la meilleure solution car inefficace sur le moyen et long terme (…)

8- Pourquoi y-a-il autant d’intermédiaires dans le secteur? Pourquoi les autorités n’avaient-elles pas institutionnalisé la relation entre producteur et consommateur en minimisant les étapes mais aussi en fixant leurs marges? Cela allégerait certainement les tensions à la hausse des prix. Non ?

9- En dehors de tout cela, dans les pays qui se respectent, il y a une ‘’Instance de régulation des marchés’’ chargée de l’organisation de tous les secteurs et des chaines de valeur de chaque produit, et faisant partie de toute un package de ‘’Politiques Industrielles’’ qui ne fait point objet de discours ni programmes gouvernementaux.

La régulation des marchés n’est pas l’achat de la viande ni des œufs d’outre-mer pour que le prix n’augmente pas. Sinon, et selon la même logique, faudrait-il, à court d’inspiration, qu'on importe de l’abricot pour que son prix n’augmente pas !

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