Feu Ahmed Ben Salah : Juste pour l'histoire…

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Je me souviens de la thèse de Doctorat de Hassine Dimassi, disponible à la bibliothèque de la FESGT, sur la politique coopérative en Tunisie des années 60's. On y trouve une relecture de cette phase qui a marqué l'histoire contemporaine de la Tunisie, où le choix coopératif était délibéré de la part du Président Habib Bourguiba dont l'orientation socialisante était une tendance générale accompagnée même du changement du nom du parti au pouvoir de ''Néo-Destour'' à ''Parti Socialiste destourien''.

Alors que les médias de l'époque faisaient propager l'idée que Feu Ahmed Ben Salah en était l'instigateur, et l'accusaient d'avoir abusé des directives de Bourguiba, la thèse de Hassine Dimassi soutient le contraire en citant les discours du Bourguiba qui prônaient que la Tunisie en 1962 était ce qu'étaient les pays européens du 18è siècle et que ''seul le socialisme permettrait de faire un raccourci pour les rattraper''.

Dimassi s'attarde aussi sur la démonstration factuelle que :

(1) les choix de politiques coopératives, si contradictoires fussent-ils, étaient -selon ses dires- le choix officiel du Gouvernement de l’époque,

(2) Ben Salah n'en était que l’exécutant,

(3) ''Les Perspectives décennales 1962-72'', qu'il avait préparées, contenaient, sur fond des propositions de l’UGTT quelques années plus tôt, tous les détails à travers les plans triennaux successifs adoptés par les conseils des ministres,

(4) les coopératives agricoles de services qui étaient mal expliquées à la population à majorité analphabète, n'étaient nullement la main mise par l'Etat sur la propriété privée, et que les ventes précipitées des bétails à bas prix aux voisins algériens en étaient la conséquence....

Bref, le mécontentement populaire des années 68-69, et l'échec de toute la stratégie socialisante de développement économique et social, menaçant la popularité de Bourguiba et donc sa légitimité post-décolonisation, étaient un aboutissement normal de choix officiels très peu réfléchis mais à conséquences lourdement prolongées dans les décennies 70's et 80's. Cependant, Ben Salah en était le bouc émissaire…

Peu importe la perspicacité des propos de Dimassi, serait-il nécessaire de revisiter l’histoire de cette décennie pour en tirer les bonnes leçons et rendre à César ce qui lui appartenait.

Allah Yarh'mou Wi Naamou.

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