Géométrie variable des choix budgétaires, légitimité controversée de l’Etat et Élite universitaire malmenée…

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Le Gouvernement actuel a annoncé plusieurs “réformes”. Cependant, outre les fonds du titre II des budgets successifs dont la part du lion est affectée à l’entretien et aux équipements classiques, ces réformes semblent avoir été envisagées sans financement nécessaire :santé, éducation, enseignement supérieur, si ce n’était des allocations/réallocation au cours de l’année budgétaire révisant toujours à la baisse le Titre II au profit des dépenses de fonctionnement, via les lois de finance complémentaires, débouchant ainsi à un déficit comptable moindre et une distribution meilleure au profit de tranches ciblées, sans que ce soit toujours objet de revendications populaires.

La rareté des ressources est compréhensible. Les décisions portant augmentations salariales et transferts sociaux sur fond de rapports de forces est à la limite explicable quand l’Etat est faible.

Mais ce qui est :

(1) hors-valeurs de la Deuxième République,

(2) en dehors des prérogatives des institutions inclusives,

(3) à l’encontre des valeurs universelles,

(4) synonyme de dégradation, et

(5) prémices d’échecs futurs dans la gestion des affaires publiques, c’est qu’une partie de l’Elite intellectuelle composée d’universitaires, certainement à poids électoral négligeable, est malmenée par l’Etat, et se trouve à court des conditions de reproduction vitale quand son salaire est gelé.

À tort ou à raison, et indépendamment de la légitimité/illégalité de la grève administrative, un message multiple est sûr: l’Etat a raté une occasion pour renforcer sa légitimité en transition démocratique, les jeunes générations n’auront plus confiance dans les diplômes universitaires, et l’échelle de réussite sociale s’établira en dehors des valeurs de la République.

Les augmentations: Gasoil: 5.4%, Essence sans plomb: 4.6%

L’ajustement des prix des carburants est adopté quand le prix international dépasse un seuil prévu par la règle d'ajustement automatique (RAA). Cependant, le prix du baril du Brent n'a même pas atteint les $75 considérés dans le BE-2019. Aujourd'hui il est à $67.6.

Vraisemblablement, ces augmentations ne correspondent pas aux seuils de la RAA (si jamais le Gouvernement adopte un prix de référence non-annoncé), et même elles les dépassent selon toutes les méthodes de lissage, à moins que le Gouvernement ait rattrapé une augmentation antérieure, ou il en fasse un moyen pour financer les récentes décisions de dépenses budgétaires non prévues par la LF-2019, et qui menacent la soutenabilité des déficits.

Toujours des questions et des questions... sans réponses. C'est bien pour les discussions intellectuelles, mais pas bien pour le panier de la ménagère dont les retombées inflationnistes mettront la politique monétaire en difficulté, et la perception des politiques publiques toujours sans communication…

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