Clivages et antagonismes en Tunisie

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Certaines opinions respectables considèrent que la dualité actuelle en Tunisie est entre ceux pour la révolution et ceux qui sont contre. D'autres, considèrent que l'antagonisme est entre modernité et conservatisme, et d'autres placent les oppositions entre les acteurs de l'ancien et du nouveau régime.

Dernièrement, on assiste à une nouvelle opposition qui - selon ses auteurs- ''s'est substituée aux autres''; celle entre ''démocrates'' et ''anti-démocrates''. Outre le fait que c'est une catégorisation qualitative qui ne trouve de sens que dans la description d'antagonismes apparents, l'on se demande qu'en est-il pour les autres typologies ? Avaient-elles subi des mutations ? lesquelles et selon quels mécanismes et pour quels objectifs ?

De ce fait, nous croyons que les réponses à ces questions portent plus de difficulté d'identification de la nature des conflits politiques actuels lorsque nous nous interrogeons sur le leitmotiv d'un ''mouvement antidémocratique'', pour s'apercevoir que cette démarche n'est pas allée au bout de sa propre logique et que ces catégorisations ne sont que le coté apparent de l’iceberg.

Les mouvements affichés fascistes dans l'histoire ont accédé au pouvoir par les coups d'Etat ou ont dissimulé leur fascisme pour le concrétiser après avoir eu le pouvoir par les mécanismes de la démocratie. Mais dans les deux cas, un support idéologique confortable a été mis à contribution dans une phase historique particulière où la conscience collective n'était pas à même à l'anticiper.

Nous avons plaidé depuis des années que le vrai clivage en Tunisie ne pourrait être traité que dans la dynamique de reproduction des conditions sociales matérielles. Cette dynamique se reflète le plus souvent aux niveaux culturel et politique qui en sont des miroirs plus fidèles en démocratie qu'en autocratie.

Ce clivage est en fait entre une classe riche non disposée à renoncer à se avantages, et une population en mode de paupérisation qui rêve d'un jour meilleur.
Ce clivage se poursuivra tant qu'un vrai contrat social, articulé prioritairement autour d'une ''nouvelle clef de répartition'', traduisant la deuxième république et faisant barrage aux mécanismes de captation de la rente et par là l'Etat, ainsi que de la corruption multidimensionnelle, mais aussi établissant une meilleure équité sociale, n'est pas encore de mise.

Ce clivage, prend plusieurs formes d'antagonismes. Il est orchestré essentiellement pour les richissimes par une Elite auto-proclamée mais aliénée, et pour la population, par une Elite intellectuelle, ô combien marginalisée.

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