Sans vouloir revenir particulièrement sur l’erreur statistique fatale d’un journal de la place, ainsi que les médias qui l’ont relayée, interprétant les résultats, a priori statistiquement non-conclusifs, d’une enquête d’opinion sur la montée en flèche des intentions de vote en faveur de Kaïs Saied et du Pdl ; puisque les 3/4 des interviewés de l’échantillon n’ont toujours pas exprimé leurs préférences, mais ce qui est curieux est le suivant :
D’abord, l’opiniâtreté à répéter le même exercice avec les mêmes conclusions face à l’insouciance des parties concernées eu égard aux risques qu’elles courent en n’ayant pas effectué des enquêtes alternatives permettant de confirmer ou infirmer ces résultats surmédiatisés, surtout dans un contexte d’absence de régulation du secteur des ‘’enquêtes et sondages’’ sur l’opinion publique.
Ensuite, la ‘’Théorie du vote’’, que les économistes connaissent, prédit que les électeurs, en évitant les coûts de recherche de l’information sur les candidats, préfèrent se contenter de l’information disponible (gratuite ou de proximité), comme c’était le cas des élections de 2014 et 2019 où ‘’la myopie’’ des électeurs et le ‘’comportement moutonnier’’ (un concept emprunté à la Finance Comportementale) étaient leur caractère dominant et dont l’output était le paysage politique actuel pour le moins controversé.
Enfin, il est montré que l’électeur médian a toujours tendance à voter pour celui qui aurait plus de chance d’être élu. C’est en ce sens que l’outil médiatique est essentiel dans la démocratisation et son devenir.
Faire l’autiste et persévérer dans la publication du faux jusqu’à ce qu’il soit ancré dans l’inconscient collectif et pris pour une ‘’vérité’’ ou ‘’un fait accompli’’, est la meilleure voie d’atteindre les objectifs individuels et de participer à la fragilisation de la démocratie.