La presse en Occident et l'opinion publique au sujet de Gaza

Elise Lucet, journaliste d'investigation à France 2, exprime sa frustration de ne pas pouvoir se rendre à Gaza pour informer le public de ce qu'il se passe sur le terrain. L'armée israélienne interdit aux journalistes l'accès à Gaza, et elle tue ceux qui sont sur place. Depuis le début de l'agression militaire, il y a eu quelque 160 journalistes tués. Mais il n'y a pas que l'armée israélienne qui bloque l'information.

Les rédactions des grands médias occidentaux aux Etats-Unis et en Europe traitent partialement le conflit en présentant Israël comme un pays agressé et les Palestiniens comme les agresseurs. Certes, il y a parfois quelques larmes de crocodiles sur le nombre de civils morts, et il est demandé à Israël de faire des efforts pour en tuer moins.

Ce qui pose problème cependant, ce n'est pas tant le parti-pris pour un protagoniste contre l'autre, car chacun est libre d'avoir l'opinion qu'il veut. Le problème c'est qu'il s'agit premièrement d'information objective à donner au public, et deuxièmement de tenir compte des points de vue contraires. Aux Etats-Unis et en Europe, un puissant courant d'opinion demande le cessez-le-feu selon des sondages locaux, mais il est quasiment interdit d'antenne. Il y a là un véritable problème de démocratie dans les pays occidentaux.

L'opinion d'une grande partie des lecteurs de journaux et des téléspectateurs est ignorée. Des journalistes aux Etats-Unis ont signé des pétitions dans lesquelles ils exprimaient leur malaise quant au traitement du conflit à Gaza. Le niveau de la liberté d'expression est le thermomètre d'une démocratie. Cependant, concernant le conflit à Gaza, les journalistes ne se sentent pas libres de délivrer une information objective et de permettre dans les colonnes de journaux ou les plateaux de télévision le débat contradictoire où s'exprime la conscience du public.

Il n'est pas vrai que tous les Américains et les tous les Européens sont contre les Palestiniens comme le sont leurs gouvernements respectifs. Les porte-paroles officiels diront : nous somme contre le Hamas, mais pas contre les Palestiniens.

Cette déclaration est l'expression de l'hostilité aux Palestiniens car ces derniers, ou une grande partie d'entre, considèrent le Hamas comme un mouvement qui se bat pour leurs intérêts nationaux contre un occupant oppresseur. La presse est-elle libre en Occident? Elle l'est, et elle fait parti des instruments de lutte pour la démocratie sur les questions intérieures, mais dès qu'il s'agit de conflits extérieurs, elle s'aligne sur la position officielle du gouvernement. Il ne faut pas oublier que les guerres coloniales ont été soutenues par la presse à l'époque.

Elle n'a commencé à changer que sous la pression de l'opinion publique, que ce soit lors de la guerre d'Algérie ou celle du Vietnam. Les gouvernements sont belliqueux et les peuples sont pacifiques, disait un auteur du 18èm siècle. Le grand Jean Jaurès, dirigeant socialiste et fondateur du journal L'Humanité, a été assassiné à Paris parce qu'il s'était opposé à la guerre en 1914 dans laquelle le gouvernement, soutenu par la presse de l'époque, avait entrainé la France.

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