Maher Hizi : Encore une mort qui n’aurait pas dû se produire

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Maher Hizi est mort à trente-trois ans. Suicide, cette fois.

Il faut, pour en arriver là, être complètement désespéré, se sentir seul, sans le moindre secours, incapable de faire face à une situation d’extrême dénuement. C‘était le cas.

Ce jeune homme qui avait payé de ses blessures, de ses souffrances diverses d’avoir contribué à la défaite de la tyrannie, au renouveau du pays, à l’espoir d’une vie plus libre et moins pénible pour tous était en droit d’attendre des nouvelles autorités à qui son action, à lui et d’autres, avait permis d’émerger, un peu plus de gratitude. Pas seulement un dédommagement financier (mais l’a-t-il obtenu ?), mais une attention, une sollicitude permanente, un accompagnement constant dans ses efforts pour vivre à nouveau.

Les gouvernements successifs du pays depuis la révolution n’en ont rien fait. Ils n’ont pas jugé que la reconnaissance à l’égard des victimes de la Révolution devait constituer la priorité de leur action.

Ils ont relégué cette question très loin dans la liste de leurs préoccupations, si loin derrière celles de maîtrise du pouvoir qu’il l’ont quasiment oubliée (en supposant qu’ils ne l’ont pas fait exprès).

Après les récentes élections présidentielles qui ont porté à la présidence un de ceux qui ont milité en faveur des blessés de la révolution, on était en droit d’attendre que le nouveau gouvernement ouvre les yeux et cesse avec ce déni ; il faut prendre conscience que cette question est au cœur de la renaissance de la véritable unité populaire autour du pouvoir : cette unité ne viendra pas de calculs politiciens ni de marchandages entre les partis politiques, elle viendra de la manifestation de l’attachement réel à la révolution, par des actes symboliques qui témoignent notamment de la conscience de la dette de la communauté nationale envers les morts et les blessés de la révolution.

Il n’est pas encore trop tard pour réagir. Mais s’il ne veut pas rejoindre les gouvernements qui l’ont précédé dans le rejet populaire, le gouvernement ne doit plus tergiverser, il doit remettre les priorités du pays dans leur véritable ordre, celui prévu par les lois, c’est ce que, en votant pour Kais Saied, « le peuple a voulu ».

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