A propos des juges

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« Cette lutte peut être utilement liée à celle qui est menée pour l’indépendance de la justice. Là aussi, il faudrait veiller à ne pas se tromper d’adversaire : s’il existe quelques juges inaccessibles aux notions d’indépendance et d’intégrité de la justice, la plupart ne vivent pas dans l’allégresse la situation qui leur est faite.

Il faudrait développer le discours sur le rôle de la justice pour poursuivre les auteurs de rackets, y compris ceux qui le font au nom du parti au pouvoir, et qui taxent les sociétés et entreprises, publiques généralement, mais aussi privées, pour les besoins de ce parti, pour financer telle ou telle de ses activités…

Les juges sont aujourd’hui impuissants à lutter contre de telles pratiques : aidons-les à demander un élargissement de leurs pouvoirs pour les rendre capables de poursuivre tous ceux qui violent les lois, rêvons d’une justice véritable, mais aussi, et surtout, faisons rêver les juges.

Faisons-les rêver de leur réhabilitation en tant que corps dans la société, de la coïncidence de leur rôle théorique, le troisième pouvoir dont le bon fonctionnement garantit la démocratie et l’État de droit, avec la réalité de leur action.

Appelons les juges à rêver avec nous d’une société autre, plus conforme à l’esprit de la constitution et des lois, et à lutter avec nous pour la concrétisation de ces rêves. »

°Un peu plus d'un mois plus tard, en juillet 2001, le Juge Mokhtar Yahyaoui publiait sa lettre ouverte qui dénonçait l'absence d'indépendance de la justice tunisienne, et qui fit l'effet d'une bombe. Mais le combat pour l'indépendance de la justice, inscrite dans la nouvelle constitution, n'est pas encore vraiment gagné.

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